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Biden va désigner jeudi son nouveau chef d’état-major, le général Charles Q. Brown

Si sa nomination est confirmée par le Sénat, il deviendrait le second Afro-Américain à servir comme le plus haut gradé de l’armée la plus puissante du monde, après Colin Powell dans les années 1990.

Gen. Charles Q. Brown Jr. after being sworn in as Chief of Staff of the Air Force by President Donald Trump and Vice President Mike Pence at the White House in Washington, Tuesday, Aug. 4, 2020. (Doug Mills/The New York Times)

Le président américain Joe Biden va annoncer jeudi 25 mai son intention de nommer le général Charles Brown, qui commande actuellement l’armée de l’air, au sommet de la hiérarchie militaire américaine, selon son programme officiel publié par la Maison Blanche. Il succéderait à Mark Milley, l’actuel chef d’état-major, en poste depuis le 1er octobre 2019, et dont le mandat arrive à terme.

C.Q. Brown, si sa nomination est confirmée par le Sénat, serait le second Afro-Américain à servir comme le plus haut gradé de l’armée la plus puissante du monde, après Colin Powell dans les années 1990. Ce sexagénaire serait sous les ordres d’un ministre de la Défense également noir: Lloyd Austin. L’actuel patron de l’US Air Force est un ancien pilote expérimenté avec 3.000 heures de vol, dont 130 de combat. Chef de brigade, il a ensuite été commandant des forces aériennes américaines au Moyen-Orient et dans le Pacifique.

Le général avait été remarqué à l’été 2020, en pleines manifestations «Black Lives Matter» contre le racisme, dans la foulée de la mort de George Floyd. Le très haut gradé avait publié une vidéo dans laquelle il faisait état des discriminations qu’il a lui-même subies, y compris dans l’armée. Dans l’armée de l’air, «j’étais souvent le seul Afro-Américain dans mon escadron et, comme haut gradé, le seul Afro-Américain dans la pièce», avait-il alors raconté. «Je pense à la pression que j’avais pour faire un sans-faute, surtout auprès de mes supérieurs dont je sentais qu’ils en attendaient moins de ma part, en tant qu’Afro-Américain.» Il disait aussi avoir «travaillé deux fois plus» pour «démontrer que leurs attentes et leurs perceptions des Afro-Américains étaient infondées.»

200 nominations militaires bloquées au Sénat

Mais avant de prendre les commandes de l’armée américaine dans toutes ses composantes, le militaire doit voir le choix du président confirmé par le Sénat. Une procédure loin d’être une formalité: Tommy Tuberville, sénateur de l’Alabama, bloque délibérément depuis plusieurs semaines près de 200 nominations militaires en attente, manière pour le républicain de manifester son opposition à la décision du Pentagone d’aider les femmes militaires à obtenir une interruption volontaire de grossesse (IVG). Une fois confirmé, il prendrait la suite du général Mark Milley.

Aux côtés du ministre Lloyd Austin, Mark Milley a piloté l’aide militaire américaine à l’Ukraine face à l’invasion russe. Son passage a aussi été marqué par la débâcle américaine à Kaboul, quand, en août 2021, les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan et de sa capitale à l’issue d’une guerre de vingt ans qualifiée par Mark Milley lui-même d’«échec stratégique».

Il faut laisser l’armée en dehors de la politique, il nous faut la maintenir apolitique et non partisane »

Mark Milley, actuel chef d’État-major de l’armée américaine

Il avait également été sous le feu des projecteurs à la fin de l’ère Trump, quand un livre rapportait le fait qu’il avait contacté à plusieurs reprises son homologue chinois pour le rassurer sur la position américaine. Et ce, sans en avertir Donald Trump, le président en exercice dont il s’inquiétait. Le général Milley avait aussi exprimé son regret d’avoir été présent aux côtés de Donald Trump quand le président avait fait disperser une manifestation du mouvement «Black Lives Matter» devant la Maison Blanche pour aller se faire prendre en photo devant une église, bible à la main.

Le ministre Austin et le général ont été les cibles de républicains les critiquant pour leurs positions progressistes, ou «woke», sur des changements dans l’armée – suscitant une vive réaction du militaire. «Il faut laisser l’armée en dehors de la politique, il nous faut la maintenir apolitique et non partisane», avait-il déclaré devant des parlementaires.

Par Le Figaro avec AFP

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