Huit milliards de dollars américains échappent au trésor public dans le secteur de la sous-traitance selon un rapport de l’autorité de régulation de la sous-traitance (ARSP) dans le secteur privé.
Les conclusions de la mission de contrôle ont été rapportées au président Félix Tshisekedi par Miguel Katemb Kashal, directeur général de l’ARSP. Selon la loi, les Congolais doivent détenir au moins 51% des parts dans les sociétés de sous-traitance et 49% seulement sont réservées à des étrangers, mais beaucoup échappent à cette loi par des mécanismes de fraude que tentent d’enrayer l’ARSP annonce RFI.
Le gouvernement projette d’atteindre 50 à 60 000 sociétés de sous-traitance à capitaux majoritairement congolais, d’ici la fin de 2023. Le prochain contrôle devrait cibler le secteur minier où l’ARSP compte déceler des malversations. RFI précise qu’un cas, qui implique des Chinois ayant bénéficié de plus de 25 millions de dollars de dividendes, a été décelé et déféré devant la justice à Kinshasa. Les Congolais, censés détenir 51% des parts de la société en question, n’ont perçu qu’un peu plus de 280 USD.
Selon le rapport de Miguel Katemb Kashal, des mécanismes de fraude et corruption ont gangrené le secteur. Résultat : des marchés de la sous-traitance étaient fermés aux investisseurs congolais et des étrangers se partageaient leurs bénéfices, en dehors des frontières de RDC, profitant de la faible présence des Congolais dans le domaine.
En 2022, la RDC ne comptait que 3 700 sociétés de sous-traitance dont environ 90% « avaient des Congolais qui étaient des associés figurants » selon M. Kashal, qui affirme que le chiffre est monté jusqu’à 15 000, suite à une vaste campagne de sensibilisation entamée. Le défi reste d’installer les Congolais dans des secteurs clés, dont les sociétés de télécommunications, de brassicole, de l’agriculture, de l’énergie, de panification et de l’industrie manufacturière.
M&B avec RFI