Une société minière de la République démocratique du Congo soutenue par Trafigura Group, le négociant en matières premières, est mise en vente suite à un effondrement du prix du cobalt lors de l’achèvement de ses projets clés.
Selon Bloomberg, l’un de nos confrères, la tentative de vente de Chemaf Resources Ltd. intervient après que l’ambitieux projet d’expansion de l’entreprise se heurte à des difficultés financières. Cette situation qui l’amene à rechercher de nouveaux investissements.
Son ambitieuse campagne d’expansion de la société a connu des difficultés financières suite à l’effondrement des cours du cobalt. L’entreprise tente de construire l’un des plus grands gisements de cuivre et de cobalt au monde.
l’une des plus grandes mines de cuivre et de cobalt du Congo, ainsi que deux nouvelles usines de traitement. Elle avait obtenu en 2022 un prêt de 600 millions de dollars de la part de Trafigura.
Bloomberg avait rapporté en août que le géant du trading cherchait de nouveaux financements pour le développement après avoir dépassé son budget.
Selon un document consulté par Bloomberg, les acheteurs intéressés sont désormais invités à faire une offre pour l’ensemble de Chemaf, société enregistrée sur l’île de Man, dans le cadre d’une procédure de vente lancée début septembre.
L’appel d’offres, signé par Shiraz Virji, fondateur et président de Chemaf, demandait aux propriétaires potentiels de soumettre des offres non contraignantes avant le 17 octobre et exigeait que les soumissionnaires s’engagent également à verser les 250 à 300 millions de dollars encore nécessaires pour achever la construction des projets de Chemaf.
La date limite avait été repoussée depuis pour donner plus de temps, selon une personne au courant du dossier. Chemaf est également ouverte à d’autres transactions que la vente totale de la société – y compris une coentreprise – car sa priorité est l’injection de capital.
Elle vise une évaluation d’environ 1 milliard de dollars, a déclaré cette personne, qui a demandé à ne pas être identifiée pour discuter d’informations privées.
Le document indique également que la principale filiale de Chemaf en RDC fait l’objet d’un “accord de règlement préventif” approuvé par un tribunal local en août, qui donne à l’entreprise la possibilité de restructurer ses dettes tout en interdisant aux créanciers d’engager des poursuites à son encontre.
Chemaf a l’intention de conclure ce processus dans le cadre d’une éventuelle acquisition, précise le document. Un porte-parole de Chemaf s’est refusé à tout commentaire.
Les détails de l’arrangement approuvé par le tribunal et du processus de vente qui s’en est suivi donnent l’image la plus claire des difficultés rencontrées par Chemaf, un partenaire de longue date de Trafigura, et de la mesure dans laquelle le pari de la société de trading s’est avérée erronée. Ces revers ont accru la pression sur l’unité métaux de Trafigura, qui était déjà sous les feux de la rampe après avoir été victime d’une fraude massive présumée sur le nickel et qui a été de plus en plus éclipsée par des affaires plus complexes, entre autre l’activité plus rentable de l’entreprise dans le domaine de l’énergie.
Cette saga met également en lumière une incongruité flagrante dans le monde des métaux : les prix des métaux pour batteries, tels que le cobalt et le nickel, qui seront essentiels à la transition énergétique mondiale, ont fortement chuté, alors même que les gouvernements et les fabricants s’empressent de sécuriser les futurs approvisionnements en minerais essentiels.
Source : Bloomberg
Par William Clowes et Michael J. Kavanagh