Selon le Fonds monétaire international, en 2023, l’économie de la RDC devrait connaître une croissance de plus de 6 %, malgré la baisse des prix des métaux utilisés dans les véhicules électriques et les conflits violents dans l’est du pays. Cette progression positive nécessite d’être maintenue.
Le secteur minier congolais demeure « dynamique » en 2023, bien que les revenus soient en deçà des attentes, selon le Fonds Monétaire International. Cette information a été communiquée à l’issue de la cinquième revue de son programme de prêt de 1,5 milliard de dollars avec la RDC. Le manque à gagner en termes de revenus prévus a entraîné des ajustements de dépenses. Les priorités sont maintenant la sécurité, les préparatifs pour les élections de décembre, et d’autres dépenses courantes, aux dépens du remboursement des arriérés.
Le FMI et le gouvernement se sont mis d’accord sur les politiques économiques nécessaires pour conclure la cinquième revue du prêt. Une tranche supplémentaire d’environ 200 millions de dollars sera versée à la RDC dès que le conseil d’administration du FMI approuvera le paiement.
Quelques préoccupations
Les réserves internationales de la RDC s’élèvent désormais à 5 milliards de dollars, et l’inflation annuelle a ralenti à moins de 22 % en octobre, contre 23,3 % en juillet.
Cependant, certaines préoccupations subsistent, notamment les recettes fiscales minières en dollars, qui sont inférieures aux prévisions, et l’intervention significative de la Banque centrale du Congo (BCC) pour faire face à la dépréciation du taux de change. La dépréciation du franc congolais a également eu un impact sur l’inflation, ce qui a poussé la BCC à augmenter son taux directeur de 1 400 points de base en août, le portant à 25 %.
Calixte Ahokpossi, du FMI, a noté que « les recettes intérieures du gouvernement ont été inférieures aux prévisions du programme au cours des trois premiers trimestres de 2023. En réponse, les dépenses ont été ajustées en privilégiant les dépenses liées à la sécurité et aux élections, ainsi que les dépenses courantes plutôt que le remboursement des arriérés ».
Accord pour la 5e revue du programme triennal
Après la mission menée par Mme Ahokpossi à Kinshasa, du 18 au 31 octobre 2023, l’équipe du FMI a eu des discussions constructives avec les dirigeants congolais concernant les avancées des réformes et des politiques gouvernementales dans le cadre de la cinquième revue de l’accord triennal de la RDC au titre de la FEC, qui avait été approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 15 juillet 2021, pour un montant total de 1 066 millions de DTS (environ 1,52 milliard de dollars).
C’est sur la base d’une évaluation préliminaire de la performance du programme et d’un accord sur les politiques économiques à mettre en œuvre, que les autorités congolaises et l’équipe du FMI sont parvenues à cette signature. L’accord pour le décaissement des 200 millions de dollars est soumis à l’approbation de la direction du FMI et à son examen par le Conseil d’administration du FMI, attendus mi-décembre 2023. L’achèvement de la revue permettra le décaissement de 152,3 millions de DTS pour renforcer les réserves internationales.
Malgré plusieurs défis, tels que la baisse des prix du cobalt et l’insécurité persistante dans l’est de la RDC, l’économie congolaise demeure résiliente, portée par un secteur extractif dynamique. La croissance économique devrait dépasser 6 % cette année. Parmi les points positifs, les réserves internationales brutes de la RDC ont légèrement augmenté, atteignant environ 5 milliards de dollars à la fin d’octobre 2023. Cependant, le déficit du compte courant demeure élevé.
Le FMI a souligné l’importance de maintenir des politiques économiques prudentes et de poursuivre les réformes pour garantir la stabilité économique. Les revues précédentes ont conduit à des décaissements d’Appui à la Balance des paiements, jouant un rôle crucial dans le renforcement des réserves internationales de la RDC, qui dépassent désormais un milliard de dollars. Lors de la quatrième revue en mai 2023, le FMI avait accordé un décaissement de 200 millions de dollars américains pour « diminuer les pressions inflationnistes et accélérer la mise en œuvre des réformes institutionnelles ».
M&B