Les principaux négociants de cacao hésiteraient à acheter des fèves en Côte d’Ivoire en raison d’une impasse sur les prix et d’un manque de clarté sur qui supportera les coûts de la mise en œuvre d’un nouveau système de traçabilité.
La Côte d’Ivoire fournit 45% du marché mondial du cacao, mais le pays ne compte que 24 chocolatiers.
Cargill, Olam et Barry Callebaut, les trois principaux acheteurs, figurent parmi les exportateurs qui s’abstiennent de conclure des ventes à terme pour la récolte de mi-saison en cours, qui s’étend d’avril à septembre, et pour la récolte suivante de 2024-25, indique Bloomberg.
Les entreprises souhaitent bénéficier d’une remise en raison des prix plus élevés et d’une demande en baisse, ont-elles déclaré. Chaque année, 2,4 millions de tonnes de cacao sortent des champs de Côte d’Ivoire.
Le paradoxe ivoirien
La Côte d’Ivoire fournit à elle seule 45% du marché mondial du cacao, mais la moitié des fèves sont exportées brutes et la quasi-totalité du reste sous forme de produits semi-transformés.
« On ambitionne que tout soit fait sur place, comme le vin ou la haute couture. On peut sortir de ce rôle de pourvoyeur de matières premières pour commercialiser, sur le marché local comme à l’export, un produit fini de haute qualité », a confié au Monde, Alain Kablan Porquet, entrepreneur et chocolatier.
Le chocolat pourrait devenir encore plus cher si la nouvelle récolte de cacao en Afrique de l’Ouest se termine par une déception.
Les prix du cacao ont augmenté d’environ 47% au cours de la dernière année en raison de craintes que des conditions météorologiques défavorables et des maladies des cultures n’affectent la production en Côte d’Ivoire et au Ghana, qui représentent les deux tiers de la production mondiale.
Un phénomène El Niño pourrait aggraver la situation, et les analystes prévoient une troisième pénurie mondiale consécutive pour la nouvelle saison qui vient de commencer.
Le cours de l’or brun a battu de nouveaux records, le 30 octobre, aux Bourses de Londres et de New York, galvanisé par la faible récolte du trimestre en cours, qui pourrait s’avérer inférieure de près de 30% à celle de l’année dernière, selon Le Monde.
M&B
