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Serge MUMBU, DG DE TARGET LES PRÉSIDENTIELLES EN LIGNE DE MIRE

Quelques jours avant le début de la campagne présidentielle, le Directeur général de Target, Cabinet de référence dans le secteur des enquêtes d’opinion en Afrique Centrale, nous livre sa perception de spécialiste sur la période préélectorale, clé pour le pays et sa société.

 

Certains oiseaux de mauvais augure ont du mal à croire à ses élections du 20 décembre. Votre sentiment ?

S’il faut s’en tenir aux déclarations de la CENI et du gouvernement, elles auront bien lieu ! Pour la simple raison que les autorités en place ne souhaitent ni dialogue ni partage du pouvoir. C’est dans ce sens-là que des efforts sont faits pour que les élections soient organisées à la date prévue.

C’est un énorme défi logistique. Mais contrairement à 2018 où l’on sentait le pouvoir assez dubitatif pour l’organisation des élections dans les délais constitutionnels, cette fois-ci, la volonté est manifeste.

La société Target réalise-t-elle des sondages sur les deux scrutins, présidentiels et législatifs ?

Nous faisons les sondages sur toutes les élections, mais il y a plus de demandes pour l’élection présidentielle. On a reçu beaucoup de demandes pour des sondages depuis l’année passée.

Qui commande ces études ?

C’est essentiellement des demandes de l’étranger. On ne sait pas exactement si les donneurs d’ordres finaux sont des Congolais, mais ce sont des cabinets internationaux de consulting qui nous commandent des sondages.

Selon vos enquêtes, y a-t-il un engouement pour cette présidentielle ?

Les intentions de vote sont en général très élevées pour l’élection présidentielle.

On est à, au moins, 80% alors que pour les législatives nationales et provinciales, on est autour de 65%.

Cet intérêt pour l’élection présidentielle est lié à la culture. On se dit que le Chef de l’État est l’autorité suprême qui est censée tout résoudre. Les attentes sont donc énormes à l’égard du futur chef de l’État.

Quelle est la différence entre les élections de 2018 et de 2023 ?

En 2018, il s’agissait de mettre fin à ce qu’on appelait l’ancien régime. La motivation des électeurs était de choisir une personne autre que celle qui voudrait prolonger le régime.

Cette fois-ci, ce sont les considérations sociales qui sont très importantes. Il y a beaucoup de souffrance, beaucoup de misère et les gens espèrent que le futur chef de l’État pourra améliorer. Les conditions de vie de la population et mettre fin à l’insécurité. Ce sont vraiment les préoccupations majeures qui ressortent de tous nos sondages.

Est-ce qu’il est possible à ce stade de pronostiquer les résultats ?

C’est difficile parce qu’il y a la dynamique de la campagne électorale. Il y aura des discours, des événements, de l’actualité politique et pour cela les votes peuvent aller dans un sens comme dans un autre.

Si par exemple, les FARDC arrivent à défaire le M23, soyez sûr que ça ira dans un sens, mais si par contre les rebelles du M 23 prennent la ville de Goma, cela peut aller dans un autre sens.

Le candidat au pouvoir aujourd’hui va-t-il axer sa campagne sur le bilan ou sur ses prochains objectifs ? Comment vont réagir ses opposants, auront-ils une candidature unique ou pas ?

C’est autant d’éléments qui font que, à notre avis, le résultat est encore incertain.

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