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En 2024, moins d’exportations, plus de recettes locales ?

En 2023, les échanges commerciaux entre RDC et le reste du monde ont accusé une baisse significative de 4,26%. Au gouvernement, l’heure est déjà aux projections sur le marché local et les profits éventuels d’un secteur financier local prometteur.

Selon la Banque Centrale du Congo (BCC), ce repli est le résultat du ralentissement de la croissance mondiale et de la baisse de la demande de matières premières. Malgré ces défis, la Balance commerciale de la RDC a affiché un excédent de 1 milliard 6,70 millions de dollars américains, comparé à 1 milliard 13,77 millions USD en 2022. Cependant, cet excédent, rapporté au PIB, a légèrement reculé à 1,47% par rapport à 1,54% en 2022.

Selon le Fonds Monétaire International (FMI), l’économie congolaise reste résiliente, soutenue par un secteur extractif dynamique. Malgré la chute des prix du cobalt et les défis sécuritaires dans l’Est, la croissance avait dépassé les 6% en 2023. Néanmoins, la dépréciation du franc congolais a généré une inflation de 23,3% en glissement annuel en juillet 2023, redescendant légèrement en dessous de 22% en octobre 2023. Pour contrer ces pressions inflationnistes, la Banque centrale du Congo a relevé son taux directeur à 25% en août dernier.

Le marché local en pneu de secours ?

Face à ces défis, le gouvernement congolais explore des alternatives pour stabiliser l’économie. Il ambitionne de mobiliser près de 340 millions USD sur le marché financier local au cours de l’exercice budgétaire 2024. Cette stratégie repose sur l’émission de Bons du Trésor indexés et d’Obligations du Trésor indexées, considérées comme des recettes exceptionnelles.

Les Bons du Trésor, émis par le gouvernement, sont remboursables à échéance et offrent aux investisseurs une option sûre dans le paysage financier. Le Comité de conjoncture économique congolais, réuni en janvier, a souligné l’importance de la production locale comme moyen de stabiliser le franc congolais. Le Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie, Vital Kamerhe, a notamment insisté sur la nécessité de construire des infrastructures, notamment des routes, pour stimuler la production et créer des emplois, générant ainsi des richesses et de l’espoir pour la population congolaise.

Les enjeux financiers de la RDC en 2024 oscilleront entre la nécessité de diversifier les sources de revenus et de s’appuyer sur le potentiel du marché local pour surmonter les défis persistants du commerce international. La voie vers la stabilité économique du géant minier pourrait donc passer par un équilibre habile entre les stratégies d’exportation et une orientation accrue vers une économie soutenue par la production locale. Tout un programme.

M&B

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