La Banque Centrale du Congo a publié sa Note de Conjoncture, fournissant un aperçu détaillé de l’économie congolaise jusqu’au 23 février. Cette analyse met en lumière une situation économique délicate, bien que les indicateurs ne semblent pas susciter une inquiétude immédiate.
L’inflation hebdomadaire a enregistré une baisse, passant de 0,334 % à 0,177 %, entraînant une diminution de la demande des ménages sur le marché des biens. Dans le secteur des changes, la monnaie nationale a subi une dépréciation de 0,70 % au taux indicatif et de 1,15 % au taux parallèle, avec un écart minime entre ces deux segments du marché.
Les données concernant les finances publiques montrent que les recettes de l’État se sont élevées à 1.425,2 milliards de CDF, dont 1.006,8 milliards provenant des régies financières. Les dépenses, quant à elles, ont atteint 1.482,2 milliards de CDF. Du côté de la politique monétaire, les dispositifs sont demeurés inchangés, tant au niveau du taux directeur que des coefficients de la réserve obligatoire.
Lors de l’adjudication des Bons BCC du 21 février, les banques ont souscrit pour un montant de 180,0 milliards de CDF pour les titres de 7 et 28 jours, alors que le montant annoncé par la BCC était de 340,0 milliards de CDF, dont 260,0 milliards pour les titres de 7 jours.
Préoccupations sur la croissance économique
C’est au niveau du taux de croissance économique que les inquiétudes sont les plus vives. La Note de Conjoncture mentionne que les estimations du PIB pour 2023 oscillent autour de 8,6 %, en baisse par rapport aux 8,9 % de l’année précédente. Cette décélération est attribuée aux contrecoups de la guerre Russo-Ukrainienne et à la situation sécuritaire dans l’est du pays, entraînant un ralentissement de l’activité économique et une accélération des prix intérieurs.
La Banque Africaine de Développement (BAD) a publié un rapport récent définissant le taux de croissance de l’économie congolaise en 2023 à 6,2 %. Une différence significative par rapport aux estimations de la Banque Centrale du Congo.
La loi de finances congolaise pour 2024 repose sur un taux de croissance de 6,4 %, mais la BAD le projette à 5 % et le FMI à 4,7 %. Cette situation pourrait impacter négativement la mobilisation des recettes de l’État, le risque étant de combler le déficit par le financement monétaire, creusant ainsi l’inflation.
Sur les marchés, le taux de change officiel du dollar américain a déjà dépassé les prévisions budgétaires, atteignant 2.752,39 francs congolais au 28 février 2024.
M&B avec Finance.cd