Ecobank Group, groupe bancaire panafricain avec une filiale en RDC, a récemment publié ses résultats financiers certifiés pour l’année 2023. Basé à Lomé, le groupe annonce un bénéfice avant impôts de 581 millions de dollars, en progression de 8 % par rapport à l’année précédente, soutenu par un revenu net de près de 2,1 milliards de dollars, en augmentation de 11 %.
C’est la première fois depuis 2015 que les revenus franchissent le seuil des 2 milliards de dollars. Cette performance aurait été plus marquée sans les fluctuations des taux de change, Ecobank opérant dans plusieurs marchés, notamment au Nigeria et au Ghana, où le naira et le cedi ont été faibles face au dollar. À taux de change constants, le bénéfice avant impôts aurait grimpé de 34 %, tandis que le revenu net aurait augmenté de 31 %.
La croissance du chiffre d’affaires est principalement due à une hausse significative de 15,3 % des revenus nets d’intérêts, qui sont passés de 1,014 milliard de dollars en 2022 à 1,169 milliard de dollars en 2023. Cette dynamique est complétée par une progression plus modeste de plus de 5 % des revenus non-intérêts, incluant les frais et commissions, les revenus d’investissement, de trading et les gains de change.
« 2023 a été une année difficile pour de nombreux ménages, entreprises et gouvernements à travers l’Afrique en raison de la hausse de l’inflation, des taux d’intérêt, de l’affaiblissement des monnaies et de l’incertitude des perspectives économiques. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos clients et nos parties prenantes tout au long de l’année », a déclaré Jeremy Awori, le directeur général du groupe Ecobank.
Actifs en baisse
Les provisions pour dépréciation d’actifs financiers ont, en effet, augmenté de 66,7 % pour atteindre 330 millions de dollars en 2023, impactant défavorablement les résultats de la banque. Ce sont principalement les pertes sur prêts et avances à la clientèle qui ont le plus augmenté. Ils ont cru de 1405 % pour passer d’environ 10 millions de dollars en 2022 à plus de 145 millions de dollars sur la seule année 2023. Au Nigeria, la dépréciation du portefeuille d’actifs de la banque a augmenté de plus de 80 %.
Dans ces conditions, les actifs totaux de la banque ont enregistré leur première baisse (6 %) depuis au moins 2019, en partie parce que les prêts et avances aux clients, qui constituaient une part importante (39 %) de l’ensemble des actifs du groupe, ont diminué. Au 31 décembre 2023, le montant total des prêts et avances bruts devrait s’élever à 11,062 milliards de dollars ne valant que 10,543 milliards de dollars lorsqu’on prend en compte les dépréciations estimées par la banque à 519 millions de dollars. Un recul de 4,2% par rapport aux 11,003 milliards de dollars de l’année précédente.
La qualité du portefeuille de prêts est restée relativement stable, avec un ratio de prêts non performants (NPL) légèrement en hausse à 5,4 % en 2023, contre 5,2 % en 2022.
Outre les prêts, d’autres éléments ont également subi des baisses. Les dépôts ont enregistré un déclin d’environ 4% également, mais moins marqué que celui des capitaux propres d’Ecobank, qui ont chuté de 14,4 %, passant de 2,027 milliards de dollars en 2022 à 1,734 milliard en 2023. Cette baisse s’explique principalement par des pertes de conversion de devises et des ajustements de valeur des actifs, dans un environnement opérationnel difficile, marqué par des conditions de marché défavorables, des défis économiques, ou des fluctuations significatives des taux de change.
Agence Ecofin et The Punch