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ENTRETIEN AVEC SON EXCELLENCE MONSIEUR LE CONSUL GÉNÉRAL D’ANGOLA.

Excellence, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Antonio Serrao Nunes. Je suis à Lubumbashi depuis presque 4 ans, comme Consul général d’Angola. Je suis diplomate depuis plus de 30 ans, mais comme chef de mission, c’est une première expérience.

Je m’efforce de rapprocher les deux pays dans les domaines du commerce, de la culture et des aspects politiques. C’est un exercice très intéressant auquel je prends beaucoup de plaisir.

Votre niveau de Français est parfait. Où l’avez-vous appris ?

J’ai vécu à Kinshasa de nombreuses années en tant que réfugié angolais. J’ai fait mes études universitaires en Ex-Yougoslavie et je suis diplômé en économie. 

Quel est l’état des relations économiques entre l’Angola et la RDC ? 

Les Angolais du temps colonial étaient des hommes d’affaires puissants au Congo. Mais il y a eu une rupture et le commerce n’est plus aussi important. Cependant, l’intérêt existe, même si du côté angolais, on ne travaille pas assez à connaître les réalités des besoins congolais. 

Le potentiel que l’on doit être boosté entre les deux États, pays frères. On partage la même frontière de plus de 2000 kilomètres, le même peuple vit d’un côté comme de l’autre. Il existe des échanges frontaliers, mais ils ne sont pas substantiels.

Comment améliorer ces flux ?

Nous attendons beaucoup du corridor de Lobito, un projet énorme qui va promouvoir les affaires entre l’Angola, la RDC et la Zambie.

Ce couloir va servir surtout à l’exportation des minéraux. Actuellement, cela demande énormément de jours pour arriver aux ports de Dar es Salam, Beira et Durban. Par le corridor de Lobito, c’est presque la moitié du temps.

Les premiers concentrés de Kamoa exportés par ce nouveau corridor de Lobito ont eu lieu en décembre dernier. C’est un premier démarrage, car il subsiste une petite entrave due à l’état d’infrastructures de la frontière congolaise.

Cette “locomotive” devrait booster et amener les échanges au niveau désiré.

Quels sont les produits à commercialiser ?

L’Angola a, pour certains produits agricoles, un surplus qu’on pourrait exporter vers la RDC. Parlons concrètement du maïs, capital pour l’alimentation des populations du Katanga. L’Angola possède chaque année d’un petit excédent qu’on pourrait naturellement mettre à disposition de la population congolaise.

Avez-vous des chiffres ?

Les exportations vers la RDC en 2022 atteignaient environ 100 millions de dollars. Il existe aussi de nombreuses transactions frontalières qui, malheureusement, ne sont pas encore enregistrées dans les statistiques. 

Cela implique de créer les conditions pour que toutes les transactions entre les deux pays représentent non seulement des flux de marchandises, mais aussi des flux financiers qui apparaissent de manière transparente dans nos systèmes monétaires. 

On parle continuellement de potentiel économique des deux États. Désormais transformer la richesse potentielle en richesse réelle, avec un réel impact socio-économique doit être notre leitmotiv.

Les milieux d’affaires des deux pays doivent beaucoup plus investir dans le secteur agricole.

Un dernier mot sur la relation entre Angola et RDC ?  

Les relations entre nos deux pays frères sont bonnes et pacifiques. On partage la même culture. Il reste de petits aprioris qui ne trouvent pas leur origine dans la réalité des choses. Mais on va travailler dessus pour promouvoir le rapprochement entre les deux nations.

YVES KABONGO, LA JEUNESSE CONGOLAISE QUI FAIT SES PREUVES

Un Partenaire Clé de l’Industrie Minière Congolaise