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RDC: plus de 740 morts en 15 mois dans des affrontements fonciers, selon l’Onu

Un conflit foncier ayant dégénéré en violences communautaires a fait plus de 740 morts et 75.000 déplacés depuis février 2023 dans la région de Kisangani, grande ville du centre-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris ce mercredi de source humanitaire. «Selon les organisations humanitaires, plus de 740 civils ont été tués et plus de 75.000 personnes déplacées dans la ville de Kisangani en raison d’affrontements fonciers depuis février 2023», écrit dans un communiqué diffusé à New York (États-Unis) le bureau de coordination humanitaire de l’ONU (Ocha).

Ces affrontements ont fait «des dizaines» de morts rien que depuis fin avril, ajoute le texte, qui ne précise pas les dates et circonstances exactes dans lesquelles ces personnes ont été tuées. Les organisations humanitaires «prodiguent des soins de santé aux blessés et aux déplacés», et prévoient aussi de «fournir des abris, un accès à l’eau potable et un appui en termes d’hygiène et d’assainissement», précise le communiqué. Une équipe d’évaluation conduite par Ocha a constaté que «les vivres, le logement et les soins de santé étaient les besoins les plus urgents des personnes déplacées».

«Le gouvernement central doit nous aider»

«Ces déplacés manquent de tout, nous n’avons rien», se lamente Jupson Bokendi, bourgmestre de la commune de Kisangani, qui dit avoir vu arriver depuis un an des déplacés de Lubunga, où les troubles ont démarré. Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, compte environ 1,4 million d’habitants et est constituée de six communes, dont une porte également le nom de Kisangani, située sur la rive droite du fleuve Congo. Celle de Lubunga est sur l’autre rive. «Le gouvernement central doit nous aider», ajoute Jupson Bokendi, interrogé par l’AFP.

Depuis l’année dernière, un conflit foncier oppose des membres des communautés Mbole et Lengola. Les problèmes semblent avoir commencé quand des terres ont été vendues à une entreprise par des Lengola et que la tribu Mbole leur a contesté le droit de mener ce genre de transaction sans consultation préalable. Depuis, le conflit ne retombe pas. «Nous avions souhaité qu’il y ait déploiement massif de la police, chose qui n’est pas encore totalement exécutée», constate Baudouin Kayongo, bourgmestre de Lubunga. Celui-ci espère aussi que les autorités provinciales vont «arriver à réunir» les représentants des belligérants. Si cela se fait, «on va trouver des solutions», affirme le bourgmestre à l’AFP.

«J’ai rencontré quelques leaders Mbole, qui m’ont assuré qu’ils n’avaient pas beaucoup de revendications», explique Baudouin Kayongo. Selon lui, ils demandent notamment que «l’État délimite correctement les espaces Mbole et Lengola» et qu’on leur garantisse qu’ils ne seront pas poursuivis lorsqu’ils auront déposé les armes. La RDC est en proie à plusieurs autres conflits, principalement dans sa partie orientale où des dizaines de groupes armés, locaux et originaires de pays voisins, sévissent depuis 30 ans.

source : Lefigaro.fr

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