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La Chine représente près des deux tiers de l’énergie solaire et éolienne en construction dans le monde

Cette année, la Chine, premier producteur mondial de panneaux solaires, va produire 180 nouveaux gigawatts d’énergie solaire et 159 gigawatts d’énergie éolienne, soit 339 GW, selon le rapport de Global Energy Monitor.

Des chiffres surprenants, en opposition avec une ville de Pékin presque tous les jours recouverte d’un épais nuage de pollution. L’organisme américain Global Energy Monitor (GEM) a fait le bilan ce 11 juillet : quasiment deux tiers des nouvelles capacités solaires et éoliennes construites en 2024 dans le monde ont eu lieu sur le sol chinois. Dans la lignée de ses objectifs (stabilisation des émissions de CO2 d’ici 2030 et neutralité carbone atteinte d’ici 2060), la Chine investit donc énormément dans l’éolien et le solaire, deux énergies renouvelables. Les milliers de panneaux solaires et les fermes d’éoliennes fleurissent depuis plusieurs années sur l’ensemble du territoire chinois. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter.

En 2024, Pékin va ajouter 340 gigawatts de capacité électrique grâce au vent et au soleil. À titre de comparaison, c’est autant que l’ensemble des capacités de toute l’Europe construites jusqu’à aujourd’hui pour l’énergie solaire.

Le tournant chinois vers le renouvelable

La Chine a décidé de mettre les bouchées doubles pour atteindre ses objectifs environnementaux, avec donc un objectif de réduction de l’utilisation des énergies fossiles. La population (1,4 milliard d’habitants) et ses industries manufacturières qui exportent dans le monde entier sont extrêmement voraces en énergie. Et la croissance est encore maintenue malgré la chute subie lors de la pandémie de Covid-19, +5% en 2023.

La capacité globale de production d’énergie renouvelable de la Chine devrait augmenter de «plus de 2 térawatts, soit 2000 gigawatts (GW), entre 2023 et 2028, affichant ainsi une croissance trois fois plus élevée que celle des cinq dernières années. Et l’énergie solaire représentera les trois quarts» de ce bond énergétique, prévoyait en 2023 l’Agence internationale de l’énergie (AIE). C’est quatre fois plus que l’Europe sur la même période et six fois plus que les États-Unis. Selon ses prévisions, «la Chine atteindra cette année son objectif de 1200 GW de capacité solaire photovoltaïque et éolienne cumulée d’ici à 2030», ajoute l’AIE.

Cette année, la Chine, premier producteur mondial de panneaux solaires, va produire 180 nouveaux gigawatts d’énergie solaire et 159 gigawatts d’énergie éolienne, soit 339 GW, selon le rapport de Global Energy Monitor. Ces 339 gigawatts représentent 64% de l’énergie solaire et éolienne actuellement en construction dans le monde, soit près du double du reste du monde cumulé. Le pays dirigé par Xi Jinping est suivi des États-Unis (40 GW), du Brésil (13 GW) et du Royaume-Uni (10 GW).

La Chine peut-elle sortir de sa dépendance aux énergies fossiles ?

Historiquement, la Chine vit avec les énergies fossiles, en particulier le charbon, qui lui permet de répondre à la demande toujours plus importante d’électricité. Ce dernier représente 60% du mix énergétique chinois en 2023 selon l’AIE ; et la Chine reste le plus grand émetteur de CO2 au monde. Toutefois, la capacité combinée d’énergie éolienne et solaire en Chine devrait dépasser celle du charbon cette année, selon le GEM. D’après l’étude, cette expansion plus rapide des énergies renouvelables laisse espérer que les émissions chinoises atteindront leur pic plus tôt que prévu.

Et bonne nouvelle pour la planète, selon le rapport du Center for research on energy and clean air (CREA), «il s’agit du premier semestre où de tels permis ne sont pas délivrés depuis septembre 2020, lorsque la Chine avait annoncé ses promesses en matière d’émissions pour 2030 et 2060». L’étude de cet institut finlandais parle même d’un possible «tournant». «Avec une demande d’acier en Chine qui atteint un pic», il «existe un potentiel important pour abandonner progressivement la production basée sur le charbon, ce qui représente une opportunité significative de réduction des émissions au cours des 10 prochaines années», indique le Crea. Pourtant, selon les chercheurs du Crea, le gouvernement de Xi Jinping inciterait largement à la construction de nouvelles centrales à charbon pour créer de l’activité économique.

source: LE FIGARO


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