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À Kisangani, la lente agonie du port asphyxie l’économie locale

Devant le bureau de la régie des voies fluviales du port de Kisangani, les indications du niveau du fleuve Congo sont inscrites sur un tableau noir. Le niveau du fleuve atteint 3 mètres 43, en dessous du niveau normal estimé à 5 mètres en cette période de l’année.

Le dragage du fleuve pose également problème en pleine saison sèche, explique Ntambwe Emmanuel, capitaine au port de Kisangani.  Autrefois, « la régie des voies fluviales qui s’occupe de l’entretien des voies navigables avait des sections partout. Mais pour le moment, il n’y a qu’un seul bateau qui quitte Kinshasa pour Kisangani ; le balisage n’est plus comme dans le temps », explique-t-il. 

Selon Ntambwe Emmanuel, le mauvais état des routes commerciales venant de l’Est de la RDC réduit considérablement l’activité du port de Kisangani. « Kisangani dépend des routes de l’Est, quand elles sont en bon état, les produits viennent en grande quantité. Le port n’est pas entretenu comme dans le temps, même les grues qui fonctionnaient sont maintenant à l’abandon, et les échanges commerciaux ont fortement baissé. »

Aux problèmes logistiques du port de Kisangani s’ajoutent la concurrence de petits ports privés érigés le long du fleuve. Bienvenu Tshikos lance un appel aux autorités : « Que le gouvernement nous aide à moderniser ce port pour faire face à la concurrence qui est déjà là, ici au moins on a des services qui captent les recettes au profit de la province. »

Construit dans les années 1920, le port de Kisangani ne joue plus son rôle de jonction entre l’est et l’ouest de la RDC. L’activité du port a baissé de 30 % à 40 % de 2022 à 2023.

Source : Joseph Kahongo, RFI

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