Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV), regroupement d’organisations nationales et internationales engagées dans la lutte contre la corruption, a publié le 29 juillet son premier « livre blanc » pour répertorier différents cas de détournements.
« Kanyaka, pris dans son sens en lingala (corruption) et swahili (piétiner) et Rushwa (corruption en swahili) traduisent la détermination et l’engagement du CNPAV et de ses organisations membres à combattre la corruption en RDC sous toutes ses formes », indique un communiqué de l’ONG.
Ce premier numéro, qui couvre le premier semestre de l’année, contient une compilation pour près d’un milliard de dollars de scandales, relevant plus de 10 cas de corruption et actes assimilés rapportés dans les médias.
Le cas des 700 millions de dollars prévus pour la fabrication de la carte de l’identité constitue l’essentiel du montant noté par “le Congo n’est pas à vendre”. Le scandale a impliqué à la fois le fournisseur Afritech-Idemia et l’Onip, le processus de l’octroi du marché ayant été sévèrement critiqué, à cause de son caractère non transparent.
Le CNPAV rappelle également le scandale des lampadaires et des forages d’eau, qui aurait permis le détournement de plus de 85 millions de dollars alors que la population attendait 1000 forages d’eau et 2594 kits de lampadaires.
La justice en perte de vitesse
Les enquêtes sont souvent lentes, voire inexistantes, et les auteurs de ces crimes économiques, partisans du régime, bénéficient d’une impunité quasi totale, regrette “Congo n’est pas à vendre”. Malgré l’ampleur de ces détournements, la justice congolaise semble impuissante ou peu encline à agir.
L’objectif de « Kanyaka-Rushwa » est, selon CNPAV, de mobiliser la population afin qu’elle exige des comptes, et mette la pression sur les autorités. « Ce combat contre la corruption en RDC demande l’implication de tous », peut-on lire dans ce premier numéro.
Dans son rapport, le CNPAV note que pour l’affaire des lampadaires « le parquet près la Cour de cassation a décidé, le 27 juin 2024, après leur audition de placer sous mandat d’arrêt provisoire l’ancien ministre de développement rural François Rubota et l’homme d’affaires Mike Kasenga, responsable du consortium Stever Construct-Sotrad Water. En outre, Nicolas Kazadi et Samba Bathily sortis libres lors de cette audition sont toujours dans le viseur de la justice. Dans les mois à venir, il sera important de voir comment ce dossier va évoluer ».
M&B avec Actualite.cd