Des avocats internationaux qui représentent la RDC ont déclaré, le 19 juin, qu’ils disposent de nouvelles preuves recueillies auprès de dénonciateurs, qui renforcent les allégations selon lesquelles Apple s’approvisionnerait en minerais provenant de zones de conflit dans l’Est. Ils exigent d’Apple sa réponse aux questions concernant sa chaîne d’approvisionnement dans le pays, et ont déclaré qu’ils évaluaient les options juridiques.
Silence et urgence
Le cabinet d’avocats Amsterdam & Partners LLP a enquêté sur des allégations selon lesquelles des minerais extraits au Congo par plusieurs entreprises et groupes armés sont exportés clandestinement via le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Le 22 avril, les avocats du Congo ont fait part à Tim Cook, PDG d’Apple, d’une série de préoccupations concernant sa chaîne d’approvisionnement. Ils ont également écrit aux filiales d’Apple en France pour leur demander des réponses dans un délai de trois semaines.
Au courrier des avocats, Apple a réservé une réponse « laconique » qu’on peut considérer comme une « forme de mépris, de cynisme, d’arrogance », a notamment déclaré à la presse Me William Bourdon, l’un des avocats de la RDC. Il s’agit d’un « déni des risques judiciaires qui pèsent sur cette compagnie », a estimé l’avocat français, cité par Jeune Afrique.
Le cabinet a déclaré que, quatre semaines plus tard, « le géant de la technologie est resté silencieux et n’a ni répondu ni même accusé réception des questions ». L’un des avocats, Robert Amsterdam, a déclaré que le cabinet avait depuis reçu de nouvelles preuves de la part des dénonciateurs. « Il est plus urgent que jamais qu’Apple apporte de vraies réponses aux questions très sérieuses que nous avons soulevées », a-t-il déclaré dans le communiqué.
Des investissements massifs
Malgré ces nouvelles accusations, les performances d’Apple ont rassuré les marchés : avec une baisse du chiffre d’affaires de 4,3 % moindre que celle anticipée par les analystes, Apple a annoncé que ses ventes et son business de services allaient progresser de plus de 10 % sur l’année.
Apple a aussi réalisé, comme tous les géants de la tech américaine, des investissements massifs dans l’intelligence artificielle. Apple, qui croule sous le cash, vient de faire sensation en annonçant le plan de rachat d’actions le plus élevé de toute l’histoire de la Bourse américaine : 110 milliards de dollars. Une somme équivalente à la capitalisation combinée de plusieurs groupes du CAC 40.
M&B avec Reuters