Expo Béton RDC, le plus grand salon de la construction et de l’habitat, des infrastructures, de l’énergie, du commerce et du transport multimodal pour les professionnels et particuliers en RDC a été tenu à Kinshasa du 10 au 12 septembre au Centre financier de Kinshasa. À l’issue de cette grande messe, retour sur quelques points marquants.
Les difficultés des partenaires et les défis d’investissements
Lors des panels, il a été révélé qu’en 2023, la RDC n’a attiré que 6 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE), soit à peine 3 % du total de 53 milliards de dollars investis sur l’ensemble du continent africain
« La RDC, avec seulement 6 milliards de dollars captés, fait face à une marge de progression immense dans un contexte où les investissements en Afrique continuent de croître de manière exponentielle », a souligné YannLeroux, Directeur général de SEGUCE/Veritas.
Il a pointé du doigt l’absence d’un cadre règlementaire adéquat et une coordination inefficace entre les différentes administrations publiques comme des obstacles majeurs à l’attractivité du pays. « La mise en place d’un cadre règlementaire solide et cohérent est impérative si la RDC souhaite devenir un acteur majeur dans le secteur des IDE », a insisté M. Leroux.
Cette performance en deçà des attentes, alors que plusieurs autres pays africains parviennent à attirer des flux d’IDE bien plus conséquents, est attribuée à une série de freins structurels au développement économique.
La directrice de l’Agence française de Développement (AFD), Mme Safia Ibrahim a plaidé pour l’amélioration de la qualité de vie des citadins. Safia Ibrahim a amené les participants à réfléchir aux enjeux majeurs de la ville de Kinshasa.
La population de la RDC en 1950 était de 12 millions, on estime en 2022 à 110 millions et en 2040 elle va atteindre presque 181 millions. « 2040 c’est demain, ce n’est pas dans un siècle. La province de Kinshasa est appelée à affronter cette difficulté. Mais on ne règle pas un problème du jour au lendemain en fonction des arrivées, on le règle parce qu’on anticipe avec des outils de planification », a-t-elle déclaré.
« Pour un bailleur tel que l’AFD, on ne vient pas appuyer des programmes au jour le jour, on est plutôt sur comment on peut faire pour accompagner un développement inclusif, durable d’un pays, à la demande des autorités. L’AFD s’engage à appuyer la RDC à hauteur de 500 millions, nous avons priorisé les enjeux urbains. Pour nous une ville durable est celle qui prend en compte les enjeux urbains, notamment la mobilité, l’assainissement, l’accès aux secteurs sociaux » a ajouté Mme Ibrahim.
L’action du gouvernement
Présent le jour d’ouverture, Félix Tshisekedi est revenu sur la réalisation de son ambitieux programme de développement de 145 territoires considéré comme une des solutions de l’amélioration de la qualité de la vie dans les milieux urbains. « Le désenclavement de nos territoires est une priorité absolue pour moi, car elle touche directement à l’égalité des chances pour tous nos concitoyens, quels que soient leurs lieux de résidence », a-t-il déclaré, précisant qu’il avait suivi les résolutions des précédentes éditions du salon.
Un modèle d’investissement immobilier intégrant l’autonomisation énergétique a été encouragé par le ministre des Ressources hydrauliques, lors de son intervention jeudi au forum économique et financier. « Face à la pénurie, il est important et crucial d’encourager un modèle économique d’investissement immobilier intégrant l’autonomisation énergétique. Il s’agit de créer des bâtiments autonomes en production d’énergie, ce qui pourrait stabiliser la distribution électrique et pérenniser les investissements immobiliers » a déclaré Teddy Lwamba ministre des Ressources hydrauliques et électricité.
Lancé en 2016 dans le but de classer la RDC parmi les pays émergents en 2030 et de la situer au club des pays développés en 2050. Plus de 60 entrepreneurs des secteurs public et privé ont aménagé une cinquantaine de stands au Centre Financier de Kinshasa, ont rapporté les médias kinois.
M&B