Le Département du Travail américain a ajouté le cobalt extrait en RDC à sa liste des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé. La décision, rendue publique le 24 septembre 2024, fait suite à une étude menée en 2023 qui a révélé des violations des droits du travail dans les mines industrielles et artisanales a révélé Nyota TV.
« En 2023, la RDC a peu progressé dans ses efforts pour éliminer les pires formes de travail des enfants. Le gouvernement a piloté le système de suivi et de remédiation du travail des enfants dans 10 sites d’exploitation artisanale du cobalt et, en décembre 2023, 5 346 enfants étaient enregistrés dans la base de données et faisaient l’objet d’une évaluation en vue de l’obtention de services » indiquait le résumé du rapport, que M&B a pu consulter sur le site de l’US Department of Labor.
Le rapport souligne notamment l’implication des entreprises chinoises et met en lumière des conditions de travail alarmantes dans ce secteur vital pour l’économie congolaise.
Malgré de nouvelles initiatives pour lutter contre le travail des enfants, la RDC a reçu une évaluation de progrès minimal parce que les forces armées du pays ont coordonné et fourni un soutien matériel à des groupes armés connus pour recruter des enfants.
« Le gouvernement n’a pas publié de données sur le travail ou l’application du droit pénal. Il n’a pas non plus pris de mesures actives pour veiller à ce que les enfants ne soient pas incarcérés de manière inappropriée, pénalisés ou blessés physiquement uniquement pour des actes illégaux commis en conséquence directe de leur exploitation dans les pires formes de travail des enfants » pointait le rapport, ajoutant que d’autres lacunes subsistaient, notamment l’insuffisance des ressources financières allouées aux agences chargées de l’application de la loi.
Chadrack Mukad, président de la plateforme CASMIA, a exprimé son soutien à l’objectif du rapport, soulignant l’importance de sensibiliser les acteurs du secteur à un approvisionnement responsable conforme aux normes internationales, selon Nyota TV. Cependant, des voix critiques, comme celle d’Evrys Bantu, expert en gouvernance minière, ont dénoncé le timing de ce rapport, estimant qu’il vise à affaiblir la domination chinoise sur ce minerai stratégique.
Le cobalt congolais, essentiel pour la production de véhicules électriques et de semi-conducteurs, est désormais sous une surveillance accrue. Le gouvernement congolais est appelé à prendre des mesures urgentes pour protéger son économie déjà fragile, alors que cette décision risque de renforcer les contrôles sur les exportations de minerais vers les États-Unis.
M&B