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« Taxe carbone » la révolution en cours ?

En RDC, 5% du budget du prochain quinquennat du gouvernement Suminwa ont été accordés au secteur de l’Environnement et du développement durable. Une contribution du budget national raisonnable pour Eve Bazaiba, ministre de l’Environnement.

La ministre Bazaiba explique que le secteur de l’Environnement et développement durable est un des secteurs de services de mobilisations de fonds. Elle estime que, sur les cinq prochaines années, son ministère peut contribuer « jusqu’à 14% au budget de l’État » rapporte le média Desk Nature. La taxe carbone et d’autres redevances écologiques en seront les leviers.

Une première en Afrique Centrale

« Les privés sauront par exemple qu’en dehors de la taxe pollution, ils doivent payer la taxe carbone, les éco-redevance » a prévenu Mme Bazaiba. « Tous ceux dont les déchets de leurs produits sont non biodégradables et qui vont exiger un effort de plus à l’État pour leur transformation dans le cadre de l’économie circulaire doivent payer la taxe carbone parce que le gouvernement a besoin de moyens pour l’économie circulaire » a-t-elle mis en garde, lors d’une interview chez Environews TV.

L’instauration de cette « taxe carbone » en RDC fait partie de 10 mesures proposées par Eve Bazaiba afin de redresser la contribution du secteur de l’environnement et développement durable au budget de l’État et permettre au pays d’atteindre la neutralité d’ici 2050. Ce qui serait une première en Afrique centrale.

Mais à peine évoquée, la taxe soulève des controverses. La composante société civile s’est dit ne pas être consultée par Mme Bazaiba d’une part et d’autre part la composante commerciale estime qu’il ne s’agit là que d’une charge de plus qui s’ajoute à la taxe sur pollution et qui aura des conséquences sur le pouvoir d’achat notamment la hausse des produits pétroliers.

Déséquilibre Nord-Sud

En 2023, lors du Sommet des leaders sur le climat, organisé par Joe Biden, le Président Félix Tshisekedi avait exhorté à la hausse du prix des compensations de carbone forestier. Il avait annoncé que la protection des forêts du bassin du Congo nécessiterait un prix de 100 USD/tonne pour les compensations, au lieu du prix actuel d’environ 5 USD/tonne qui n’est ni équitable ni réaliste.

Pour réduire des émissions de gaz à effet de serre et de séquestrer du carbone, il a été institué le mécanisme des crédits carbone dont le prix moyen se situe entre 10€ et 500€ la tonne de CO2. « Ces prix restent différents selon dans les pays du Nord et certains de l’Asie, de grands pollueurs, qui vendent leur crédit carbone à 100 USD la tonne, alors que les pays du Sud, qui préservent les forêts vendent la tonne à 5 USD » analysait le Desk Nature.

M&B

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