Lors de sa visite de trois jours en Angola le 2 décembre dernier, le président américain a annoncé 600 millions de dollars supplémentaires pour le projet, qui a pour objectif de faciliter l’exportation de minerais stratégiques de RDC et de Zambie.
« C’est une révolution », a affirmé Joe Biden mercredi en Angola à propos de l’investissement emblématique de son mandat en Afrique, le « corridor de Lobito », grand axe ferroviaire et commercial censé, à terme, traverser le continent d’Est en Ouest. 600 millions supplémentaires que le président américain a annoncés lors d’une table ronde avec des dirigeants d’Angola, de Zambie, de RDC et de Tanzanie, autant de pays concernés par ce projet.
Ce chantier, destiné d’abord à faciliter l’exportation de minerais stratégiques de RDC et de Zambie depuis le port angolais de Lobito, respecte « les critères les plus élevés pour les ouvriers, pour l’environnement et pour les populations locales, parce que les États-Unis savent que la manière dont nous investissons en Afrique est aussi importante que les montants que nous investissons », a assuré le président américain sortant. « Imaginez l’impact que cela va avoir pour la technologie, l’énergie verte, l’agriculture, la sécurité alimentaire », a-t-il ensuite énuméré.
D’« énormes opportunités »
Joe Biden a affirmé, lors de ce premier d’un président américain en Afrique depuis 2015, sur le ton de la plaisanterie qu’il allait « revenir pour prendre ce train ».
Félix Tshisekedi, le président congolais, a déclaré que ce grand chantier était un « symbole de notre volonté collective ». Les chefs d’État se sont exprimés depuis une usine de transformation de matières agricoles, que Joe Biden a rapidement visitée. Le président angolais João Lourenço a qualifié ce projet d’infrastructure d’«étape cruciale», tandis que le président zambien Hakainde Hichilema a estimé qu’il ouvrait d’«énormes opportunités».
Le « corridor de Lobito », projet soutenu aussi par les Européens, doit permettre de réduire le temps de transport de minerais entre la RDC ou la Zambie et la côte, passant ainsi de 45 jours aujourd’hui par la route à 40 à 50 heures par train.
Une future coopération entre la Chine et Trump ?
Un haut responsable américain s’est dit persuadé que Donald Trump soutiendrait ce projet. « Vous ne pouvez pas prétendre être en compétition avec la Chine et ne pas soutenir ce qui se passe ici », a-t-il dit.
Reste que pour faire du « corridor de Lobito » un réel succès, les États-Unis devront coopérer avec la Chine. Cette dernière « domine le secteur minier en RDC et en Zambie », rappelle Mvemba Phezo Dizolele, expert au Centre d’études stratégiques et internationales, un institut de recherches basé à Washington.
Source : Jeune Afrique (avec AFP)