Deux ans après l’accord entre le gouvernement de la RDC et Ethiopian Airlines, la nouvelle compagnie d’aviation nationale, Air Congo, a enfin lancé ses activités. « Un partenariat stratégique », selon les autorités, pour redonner de souffle à un secteur qui a du mal à couvrir une forte demande.
En suspens, le dossier a été réactivé en septembre par la Présidence et la RDC veut faire de sa nouvelle compagnie « un fleuron de l’aviation en Afrique » selon les mots de Jean-Pierre Bemba, ministre des Transports.
La compagnie nationale d’Ethiopie, géant continental d’aviation du haut de ses 78 années d’expérience, détient 49% des parts dans l’actionnariat d’Air Congo et la RDC 51%. Ethiopian a investi 40 millions de dollars dans le capital et mettra à disposition de la compagnie un nombre important de ses appareils.
Desservir le marché intérieur en priorité
Dès mardi 17 décembre, le vol inaugural d’Air Congo a eu lieu à Kinshasa en présence des autorités congolaises, dont le président de la République Félix Tshisekedi.
Air Congo lance ses activités avec deux Boeing 737-800 de la flotte d’Ethiopian et compte desservir « essentiellement » les destinations nationales, mais avec l’ambition de créer des liens avec le continent et même à l’international.
A la tête de la compagnie, c’est Weldegeorgis Mesfin Biru, ancien directeur régional d’Ethiopian Airlines qui dirigera les opérations. Mesfin Tasew, PDG du groupe Ethiopian Airlines, a déclaré que le lancement d’Air Congo constituait « une étape importante » dans le plan stratégique de la compagnie nationale éthiopienne visant à coopérer avec les gouvernements africains et à améliorer le transport aérien sur le continent.
« Ce partenariat offrira une plus grande connectivité à la RDC et à l’Afrique centrale, facilitant l’investissement, le commerce et le tourisme, contribuant ainsi à la croissance socio-économique de la région », a-t-il indiqué, cité par Xinhua.
« Ethiopian Airlines est heureuse d’annoncer son partenariat avec le gouvernement de la RDC pour la création d’Air Congo. Les opérations d’Air Congo ont commencé avec deux Boeing 737-800, desservant les marchés intérieurs, en commençant par sept aéroports au sein de la RDC. Cette initiative s’aligne sur la stratégie Vision 2035 d’Ethiopian Airlines, qui vise à établir plusieurs hubs à travers l’Afrique » avait indiqué Ethiopian dans un communiqué.
Une stratégie semblable à celle déjà implémentée avec des compagnies nationales en Afrique avec Sky Airlines (Togo), Malawi Airlines et Zambia Airways.
Incertitudes
Les accords techniques entre l’État congolais et la compagnie éthiopienne portent sur le bail des appareils, l’assistance technique complète et la maintenance. Le personnel congolais pourra être formé aux métiers de pilotage et à d’autres métiers aéronautiques.
« Nous venons de franchir une nouvelle étape dans la mise en œuvre effective d’Ari Congo » a déclaré Jean-Lucien Bussa, ministre du Portefeuille. M. Bussa a reconnu que d’autres étapes à franchir restent nécessaires dont l’allègement fiscal pour la « réussite de son démarrage » et lui permettre de compter, d’ici juin 2025, huit appareils.
Depuis son lancement, la compagnie a déjà ouvert les lignes Kinshasa-Lubumbashi, Kolwezi et Kinshasa-Goma.
Saluée par le public sur les réseaux sociaux, Air Congo connait aussi ses premières critiques. Sur X, plusieurs vidéos et posts ont circulé dénonçant une prise en charge en deçà de la moyenne à l’aéroport de N’Djili. Des internautes accusaient la compagnie d’avoir vendu plus de billets que des places disponibles pour son vol de vendredi en direction de Goma.
« Nous confirmons que le vol a eu lieu comme prévu et que l’avion a décollé de Kinshasa. Tous les passagers qui ont réservé leur billet pourront voyager sans aucun problème » a répondu la compagnie.
Selon les sources officielles, six autres avions pourraient s’ajouter à la flotte d’Air Congo en 2025.
Elisha Iragi pour M&B