EN RDC, LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE A CONNU UNE DÉCÉLÉRATION COMME DANS LA PLUPART DES PAYS DE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE AU COURS DE L’ANNÉE 2023. QUELLES SONT LES PERSPECTIVES EN 2025 ? SELON LE RAPPORT ANNUEL DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO, LA CROISSANCE S’EST ÉTABLIE À 8,6% EN 2023 COMPARÉE À 8,9% EN 2022. LES DÉPENSES PUBLIQUES SONT CHIFFRÉES À 27 545,7 MILLIARDS DE CDF CONTRE 25 811,4 MILLIARDS EN 2022, REPRÉSENTANT 17,0% DU PIB CONTRE 20,7% L’ANNÉE PRÉCÉDENTE.
Réduction du pouvoir d’achat
L’économie congolaise a ressenti des effets du ralentissement de la conjoncture internationale. Le conflit Russo-Ukrainien, les effets de la guerre à l’est sur le carburant à la pompe, des faibles performances de la demande mondiale des produits miniers ont eu un impact certain sur la croissance qui s’est située à 8,6% en 2023 contre 8,9% l’année précédente. Le taux d’inflation s’est établi à 23,8% contre 13,1% une année plus tôt. « Les poussées inflationnistes proviennent de facteurs externes et internes. Au plan interne explique la BCC, « le comportement de l’inflation est dû aux révisions à la hausse des carburants à la pompe et l’escalade du conflit dans l’est du pays. Cette dernière a contribué à la perturbation de l’approvisionnement en biens de grande consommation ». Ces facteurs ont « réduit le pouvoir d’achat de la population, principalement de la tranche la plus vulnérable », compromettant le retour de la stabilité du niveau général des prix en 2023.
La Chine, le premier partenaire
Comme en 2022, la Chine demeure toujours le premier partenaire commercial de la RDC. Les exportations congolaises à destination de la Chine ont représenté plus de la moitié des exportations de la RDC, soit 57,3%.
Les importations se sont accrues de 83,1% en 2023 contre une progression de 28,0% l’année précédente. Cela peut s’expliquer par les besoins en biens d’équipement dans un contexte d’organisation des élections, d’exploitation minière et la poursuite des travaux d’infrastructures.
Les importations en provenance de la Chine ont représenté près de 23,9% du total, suivies de celles de l’Afrique du Sud (15,9%) et de l’Union européenne (9,6%).
Dépréciation du Franc congolais
Au niveau des finances publiques, la situation des opérations financières des administrations a dégagé un excédent représentant 3,2% du PIB contre 2,0% en 2022. Les efforts de mobilisation des recettes intérieures se sont poursuivis dans l’optique d’élargir l’assiette fiscale. Quant aux dépenses à caractère social, le Gouvernement avait inscrit dans son programme la poursuite de la gratuité de l’enseignement primaire et la couverture santé universelle.
Pour ce qui est des relations économiques extérieures, « il a été noté un ralentisse- ment du rythme d’accroissement du volume des échanges des biens avec le reste du monde, induit par la contraction des cours des matières premières ». Le Franc congolais a souffert : « les pressions ainsi observées en termes de sortie des capitaux se sont traduites par un recul de l’offre des devises et une accélération de l’affaiblissement de la monnaie nationale ». Fin 2023, le taux de change indicatif s’est établi à 2 668,95CDF le dollar américain contre 2 016,91CDF en 2022, soit un taux de dépréciation de 24,43%.
Pour 2024, la BCC croit que les incertitudes liées aux tensions géopolitiques ont pesé sur l’économie mondiale. Au plan interne, l’activité économique congolaise devrait ralentir à 4,7% en 2024, à la suite de la décélération de la croissance des indus- tries extractives, et cela en dépit de la performance des secteurs hors mines.
Économie minière, une dépendance toujours
« Cette évolution de l’activité économique a résulté du ralentissement de la demande mondiale des produits miniers, dont les cours sont ressortis en baisse. En dépit de ce ralentissement, le PIB réel a enregistré une croissance supérieure de 5,2 points à la moyenne de l’Afrique subsaharienne » indique les auteurs du rapport. Cette évolution procède de la branche extraction qui a mieux résisté aux chocs, grâce aux prix des minerais exportés. Sa valeur ajoutée s’est accrue de 18,1% en 2023 contre 21,9% en 2022. Sa contribution à la croissance a été de 6,3 points contre 6,8 l’année précédente.
Une politique monétaire restrictive
Les activités de la Banque Centrale du Congo ont été auditées par « Ernst & Young ». Ces états financiers indiquent que les comptes annuels de l’exercice 2023 se sont clôturés avec un total bilantaire de 20 661,9 milliards de CDF contre 15 346,2 milliards au 31 décembre 2022. Pour une deuxième année consécutive, la BCC a réalisé un résultat positif de 250,5 milliards de CDF, après celui de 316,6 milliards enregistré en 2022.
Malgré tout, la BCC a dû mener une politique monétaire restrictive dans le but de « lutter contre la résurgence des pressions observées, tant sur le marché des biens et services que sur celui des changes ». La base monétaire s’est accrue de 19,4%. L’offre hors provisions et dépôts en devises a progressé de 14,3% alors qu’il était prévu 17,2%.
Quelles seront, en 2025, les perspectives économiques de la RDC ? Voici les facteurs clés à considérer.
1. La croissance économique : La RDC possède d’importantes ressources naturelles, notamment des minéraux comme le cuivre et le cobalt. Si les prix de ces ressources restent élevés sur le marché mondial, ils pourraient soutenir la croissance économique.
2. La stabilité politique : La stabilité politique est facteur clé pour l’économie. Des élections pacifiques et une gouvernance solide pourraient renforcer la confiance des investisseurs et stimuler le développement économique.
3. Les infrastructures : Le développement des infrastructures, notamment dans les domaines du transport et de l’énergie, est essentiel pour faciliter le commerce et attirer les investissements étrangers.
4. La diversification économique : L’économie congolaise est fortement dépendante des exportations de matières premières. Des efforts pour diversifier l’économie, par exemple en développant l’agriculture et le secteur manufacturier, pourraient améliorer la résilience économique.
5. Les défis socio-économiques : La RDC fait face à des défis tels que la pauvreté, le chômage et l’accès limité aux services de base. L’amélioration de la situation sociale et économique des populations sera déterminente pour le développement à long terme.
6. La coopération internationale : Les relations commerciales et d’investissement avec d’autres pays, ainsi que l’aide internationale, joueront un rôle clé dans le soutien à la croissance économique.
En somme, les perspectives économiques de la RDC en 2025 dépendront de la manière dont ces différents facteurs seront gérés et intégrés dans une stratégie de développement durable.