Chemaf Resources Ltd, producteur de cuivre et de cobalt en RDC, et soutenu par le groupe Trafigura, a annoncé avoir mis fin à un projet de rachat par la société chinoise Norin Mining Ltd, selon une source proche du dossier.
L’accord, qui devait permettre le remboursement des créanciers de Chemaf, n’a pas reçu les autorisations nécessaires des autorités congolaises, a indiqué cette source sous couvert d’anonymat. La société publique Gécamines, détentrice du permis de la mine de Mutoshi, qui est le principal projet de Chemaf, s’opposait à cette acquisition depuis plusieurs mois, affirmant avoir un droit de regard sur tout changement de contrôle.
La crise US-Chine en toile de fond
Cette décision intervient alors que les États-Unis intensifient leurs efforts pour contrer l’influence chinoise sur les chaînes d’approvisionnement mondiales en minerais stratégiques. Washington aurait fait pression sur le président Félix Tshisekedi pour empêcher cette vente, selon plusieurs sources citées par Bloomberg.
Bien que de taille modeste, Chemaf détient plusieurs permis miniers encore inexploités et développe un projet de grande envergure à Mutoshi, qui pourrait devenir l’un des plus grands gisements de cobalt au monde.
En 2022, Trafigura lui avait accordé un prêt de 600 millions de dollars pour moderniser ses installations et développer ce site.
Près 1 milliard USD de dette
Chemaf a informé ses créanciers qu’elle cherchait désormais une solution alternative avec les autorités congolaises, en vue de rembourser sa dette, estimée à environ 900 millions de dollars.
L’entreprise chinoise Norin Mining, filiale du géant d’État Norinco, est le quatrième producteur mondial de cobalt. Un rachat de Chemaf aurait renforcé la domination de la Chine sur la production du métal stratégique, utilisé notamment dans les batteries de véhicules électriques.
En octobre dernier, Gécamines avait soumis une offre concurrente pour racheter Chemaf. Source : Bloomberg