Au moins 50 hippopotames sont morts dans le lac Édouard, en plein parc des Virunga, depuis mars 2025. Ces hippopotames seraient morts d’une contamination à l’anthrax, la maladie du charbon.
L’Institut congolais pour la conservation de la nature, l’ICCN, a signalé l’apparition de cette maladie animale, qui peut se transmettre à l’homme, sur la côte est du lac Édouard, près de la rivière Ishasha, au nord-est du territoire de Rutshuru. Des mesures barrière ont été mises en place afin d’éviter toute contamination des populations, mais celles-ci ne sont pas toujours respectées.
Les habitants ont depuis été informés de la mesure sanitaire que l’ICCN préconise depuis l’apparition d’une maladie qui décime les hippopotames dans la région.
Les premières alertes datent du 7 mars, lorsqu’au moins 30 hippopotames ont été retrouvés morts dans le lac Édouard, près de la rivière Ishasha, la frontière naturelle du lac entre la RDC et l’Ouganda. Le bureau de l’ICCN au Nord-Kivu a aussitôt informé les populations riveraines du parc de la présence d’une maladie animale contagieuse.
Dans son communiqué du 8 avril, l’ICCN n’explique pas l’origine de la maladie, mais il prévient que « bien qu’actuellement cette maladie affecte principalement la faune sauvage, elle présente un risque potentiel de transmission à l’homme, ainsi qu’aux animaux domestiques ».
Elle demande ainsi à la population riveraine du lac et du parc d’éviter tout contact avec des animaux malades ou retrouvés morts, qu’ils soient domestiques ou sauvages.
Justin Kasayi, médecin vétérinaire, responsable du service de pêche et d’élevage dans la zone, interdit également la consommation de toute viande en provenance des zones touchées par cette zoonose. Selon Justin Kasayi, les analyses de laboratoire ont confirmé qu’il s’agit bien de l’anthrax, soit la maladie du charbon.
« L’ICCN nous a parlé d’une cinquantaine d’hippopotames qui sont déjà morts et nous avons essayé de prendre quelques mesures de précaution. C’est une zoonose », a-t-il déclaré à DW.
Le lac Édouard traverse le parc des Virunga et il est partagé entre la RDC et l’Ouganda. Mais ce lac est aussi le lieu de pêches illicites. Les chefs des villages, les vétérinaires locaux, ainsi que les écogardes ont été chargés d’empêcher la pêche dans les zones affectées par l’anthrax. Ils doivent également veiller à l’interdiction de la chasse dans le parc de Virunga, de la consommation de viande de brousse, ainsi que du commerce d’animaux sauvages, vivants ou morts, afin de contenir cette épidémie.
Source : Wendy Bashi, DW