Les géants bancaires kényans Equity Group Holdings et Kenya Central Bank Group, gros investisseurs en RDC, devront céder au moins 30 % de leurs participations dans leurs filiales congolaises pour se conformer à la règlementation, a confirmé la Banque centrale du Congo.
D’ici fin 2026, les banques opérant en RDC doivent compter au moins quatre actionnaires indépendants, chacun détenant un minimum de 15 % du capital, selon l’Instruction 18. Cette mesure vise à répartir les risques et à renforcer la stabilité du secteur, révèle Financial Afrik.
Actuellement, Equity BCDC (filiale d’Equity Group) et la trust Merchant Bank (TMB, filiale de KCB) sont détenues à 85 % par leurs maisons mères. Elles devront donc ouvrir leur capital à des investisseurs locaux, qui devront collectivement détenir au moins 45 % des parts.
Un marché convoité malgré les défis
Avec plus ou moins 105 millions d’habitants et d’importantes ressources naturelles, la RDC représente un marché lucratif pour les groupes bancaires africains en quête de croissance. Paradoxalement, son secteur financier reste sous-développé, offrant un potentiel élevé.
Pour les banques kényanes, la RDC est déjà devenue leur marché étranger le plus rentable, surpassant l’Ouganda, le Rwanda ou la Tanzanie.
Impact sur les opérations en cours
Cette règlementation, entrée en vigueur en 2023, a déjà un impact significatif sur les opérations bancaires. Elle a notamment bloqué le projet de rachat de la National Bank of Kenya (NBK) par le groupe nigérian Access Bank, en raison d’un conflit avec les nouvelles règles. Access Bank détient déjà 99,9 % de sa filiale congolaise, ce qui dépasse largement le plafond autorisé.
La transaction, évaluée à 100 millions de dollars (soit 1,25 fois la valeur comptable de NBK), a donc été suspendue, précise Financial Afrik.
La mise en œuvre de l’Instruction 18 pourrait déclencher l’une des plus importantes cessions d’actifs de la région, obligeant les acteurs internationaux à revoir leur stratégie. En même temps, elle ouvrirait le champ aux investisseurs locaux pour un marché de plus en plus croissant et pour l’instant fermé.
M&B avec Financial Afrik