Près de trois mois après la suspension d’exportation du cobalt, le 21 février, le gouvernement congolais n’a pas encore décidé quelles stratégies seront mises en place pour appuyer la hausse du prix du minerai d’ici la fin de la période de suspension, le 21 juin.
Kinshasa envisagerait plusieurs options, dont d’éventuels quotas d’exportation à la levée du moratoire, prévu dans environ un mois.
« Nous entrons dans une période d’évaluation », a déclaré Kizito Pakabomba, ministre des Mines, lors d’un entretien à Singapour, en marge de la Cobalt Congres 2025.
« À travers ce processus et les discussions avec toutes les parties prenantes, nous ferons une annonce », a-t-il ajouté.
Stratégie gagnante sur le marché
Depuis la suspension, les prix de l’hydroxyde de cobalt, principal produit exporté depuis la RDC, ont plus que doublé. Le cobalt raffiné a, lui, bondi de près de 60 % selon Bloomberg. Cobalt Bourse-Investing renseigne que le prix du cobalt en mai 2025 s’établit à 33 630,99 USD la tonne, contre 30 000 USD précédemment.
Selon Patrick Luabeya, président de l’ARECOMS, de nouvelles règles « impliqueront inévitablement une limitation stricte des exportations jusqu’à un rééquilibrage du marché ». Le gouvernement souhaite aussi instaurer « un mécanisme de prix transparent et équitable » et favoriser la transformation locale à plus forte valeur ajoutée.
Malgré des réunions sont prévues début juin avec les industriels, la présidence congolaise n’exclurait pas une prolongation de la mesure suspensive.
Le Cobalt Institute, organisation regroupant des industriels du secteur, prévoit pour 2025 une augmentation de plus de 10% de la demande, principalement due aux besoins croissants en batteries pour véhicules électriques. Ces besoins pourraient atteindre 227 000 tonnes, soit 11% de plus qu’en 2024, année où la croissance de la demande n’avait été que de 4% par rapport à 2023.
M&B avec Bloomberg et Deskeco
