Ce 60e numéro de Mining and Business Magazine coïncide avec un anniversaire majeur pour l’industrie minière congolaise : les 20 ans de la DRC Mining Week, événement devenu incontournable au fil des années. Vingt ans d’échanges, de débats, d’engagements, et surtout de résilience. Car oui, il faut se réjouir. Se réjouir que cet événement tienne bon, année après année, en dépit des tensions, de l’instabilité à l’Est, et de l’imprévisibilité de notre environnement économique. Se réjouir que nos entreprises, locales comme internationales, continuent d’y participer activement. Preuve qu’elles continuent de croire au Congo.
Et elles ne se contentent pas de venir, elles prennent la parole. Des voix fortes, engagées, lucides. Celles de Marie Gabrielle Opesse, Directrice Générale de Standard Bank RDC et Présidente de l’Association Congolaise des Banques, du DG du FOGEC, du DGA d’EquityBCDC, ou encore du DG du SEGUCE. Tous livrent un message clair : si le potentiel du pays est immense, il reste plombé par un climat des affaires qui ne cesse de se dégrader.
Le ton varie, plus ou moins diplomatique selon les intervenants, mais le constat est partagé : le paradoxe congolais est toujours là, tenace. Comment expliquer qu’un pays qui recherche désespérément des investisseurs pour accélérer son développement, semble les malmener dès qu’ils osent franchir le pas ?
La liste des obstacles est bien connue : décisions unilatérales, absence de concertation, instabilité réglementaire chronique. Des exemples ? La réforme brutale sur la capitalisation des banques, les exigences de quitus fiscal semestriel, les pressions accrues sur la gouvernance des entreprises, ou encore l’attribution opaque de marchés publics sans appels d’offres. Sans oublier les contrôles à répétition, parfois à charge, de l’Inspection Générale des Finances.
Le résultat est sans appel : en 2023, la RDC – deuxième plus grand pays d’Afrique, quatrième en population – n’a capté que 3 % des Investissements Directs Étrangers (IDE) du continent. Un chiffre alarmant, surtout quand on sait que le secteur minier, capitalistique par nature, devrait en être le principal catalyseur.Alors, à l’heure où nous célébrons ces 20 ans de la DRC Mining Week, que cette édition anniversaire soit aussi celle d’un électrochoc constructif. Le potentiel est là, les talents aussi. Il ne tient qu’aux décideurs – politiques comme économiques – de transformer cet espoir en réalité, et de faire de l