La société de négoce IXM SA, filiale du premier producteur mondial de cobalt CMOC Group Ltd, a officiellement déclaré la force majeure sur ses contrats d’approvisionnement en cobalt le 30 juin. Cette décision fait suite à la prolongation de l’embargo sur les exportations de cobalt décrété par la RDC, fournisseur d’environ 75% de la production mondiale de cobalt.
Initialement instauré pour quatre mois à compter du 22 février dernier, l’embargo a été prolongé de trois mois supplémentaires début juin par les autorités congolaises. Dans un communiqué, IXM SA a indiqué que cette mesure rendait « juridiquement et pratiquement impossible » l’approvisionnement depuis les mines de cuivre et cobalt que CMOC exploite en RDC, notamment les gigantesques sites de Tenke Fungurume et Kisanfu.
Stratégie de reprise en main
Le gouvernement congolais justifie cette prolongation par la nécessité de réduire les stocks excédentaires qui pèsent sur les cours du cobalt. Les prix de ce métal ont en effet chuté ces dernières années en raison de la forte augmentation de la production congolaise, principalement issue des mines de CMOC.
Les prix du cobalt sur le marché COMEX se sont redressés depuis février et se situent actuellement à près de 16 USD la livre. CMOC, la plus grande société productrice de cobalt au monde, prévoit une production de 100 000 à 120 000 tonnes métriques de cobalt cette année dans ses mines de cuivre et de cobalt Tenke Fungurume Mining (TFM) et Kisanfu Mining (KFM) au Congo. Ce chiffre est à comparer aux 114 000 tonnes de l’année dernière et aux 56 000 tonnes de 2023.
CMOC n’est pas le seul géant minier affecté. Les autres grands producteurs présents en RDC, dont Glencore Plc et le kazakh Eurasian Resources Group, ont également invoqué la force majeure sur certains contrats ces derniers mois. Dans son communiqué, IXM SA a affirmé sa volonté de « gérer cette perturbation de manière responsable » dans un contexte de volatilité accrue pour la filière mondiale du cobalt.
M&B avec Bloomberg et Reuters
