Rawbank SA a annoncé une hausse de 11 % de son bénéfice net annuel, soutenue par la bonne santé de l’industrie du cuivre en RDC, dont elle est le principal établissement prêteur. Sa plateforme digitale trouve enfin écho au public après des années de stagnation.
Santé financière solide
« Nous nous portons bien. Tant que le cuivre va bien, je pense que nous irons bien aussi », a déclaré Naima Issawi, directrice des performances et du réseau de Rawbank, lors d’une interview avec Bloomberg.Dans une opération majeure pour le secteur bancaire congolais, Rawbank a conclu un prêt syndiqué de 400 millions USD en faveur de la mine Kamoa-Kakula, l’un des plus grands projets cuprifères au monde, détenu par Ivanhoe Mines Ltd et le groupe chinois Zijin Mining.Ce succès a permis à la banque de renforcer son activité de financement d’entreprises, alors que la RDC attire de plus en plus d’investisseurs étrangers attirés par ses ressources minières, selon Mme Issawi.
Pour se développer, après son installation sur le marché congolais, la Rawbank envisage également une acquisition en dehors du Congo, probablement en 2025.
« Il y a eu beaucoup de discussions, d’offres à droite et à gauche, mais rien n’a été conclu en 2024 », a-t-elle déclaré. Nous espérons qu’en 2025, voire en 2026, il sera plus facile pour nous de prendre une décision. »
Adaptabilité en zone de conflit
Côté digital, la plateforme IllicoCash a vu son nombre d’utilisateurs mensuels augmenter de 75 %.
Aucun chiffre n’a cependant été dévoilé, mais selon les vérifications de M&B Magazine, jusqu’en janvier 2024, le service se targuait de compter plus de 300 000 comptes d’utilisateurs actifs.
Depuis plusieurs mois, la banque établit une stratégie de marketing offensive et s’est associée au championnat national de football en RDC et au secteur du divertissement pour augmenter sa visibilité.Cette stratégie permet, révèle la banque, d’assurer la continuité des paiements dans l’est de la RDC, en partie contrôlé par un groupe rebelle, malgré la fermeture de toutes les agences bancaires sur ordre de la banque centrale.
« Nous avons pu continuer à servir nos clients tout en respectant les consignes de la banque centrale, donc nos clients n’ont pas été vraiment pénalisés par la fermeture », a conclu Mme Issawi.
La RDC, solide deuxième producteur mondial de cuivre, profite actuellement d’un rebond des prix du métal, stimulé par la forte baisse des stocks dans le monde. Le pays est également un acteur clé dans l’extraction de cobalt, tantale, étain et or.
M&B avec Bloomberg