Le président américain Donald Trump a annoncé l’instauration d’un droit de douane de 50 % sur toutes les importations de cuivre aux États-Unis, à partir du 8 juillet, dans le cadre de la section 232 du Trade Expansion Act, invoquant des raisons de sécurité nationale.
La décision a provoqué une flambée immédiate des cours du métal rouge, qui ont atteint 12 330 USD la tonne, un record sur les marchés américains.
Washington entend ainsi réduire sa dépendance vis-à-vis des importations, en particulier celles en provenance du Chili, principal fournisseur avec 6 milliards de dollars d’exportations en 2024 sur les 17 milliards importés au total.
« La menace qui pèse sur le cuivre est importante pour les entreprises américaines, qui utilisent ce métal dans les composants des maisons, des voitures, des appareils de haute technologie, du réseau électrique et des centres de données. Les contrats à terme sur le cuivre ont atteint un record à New York », indiquait The New York Times après l’annonce.
La RDC se frotte les mains
En RDC, un pic « historique » de 3,1 millions de tonnes d’exportations de cuivre a été atteint en 2024. Le rapport des statistiques minières publié en mars 2025 par le ministère des Mines indiquait que c’était « la première fois dans l’histoire minière du pays que le seuil des 3 millions de tonnes est franchi, marquant une progression annuelle de l’ordre de 13% ».
En 2024, RDC a produit environ 5,8 millions de tonnes de cuivre, selon Statista. Cette performance historique a été tirée par les grandes mines du pays. Le groupe chinois CMOC, qui exploite Teke Fungurume et Kisangu, a vu sa production « bondir » de 55% pour atteindre 65 000 tonnes en 2024.
La géopolitique du cuivre a été au centre des préoccupations du marché. Pour soutenir l’approvisionnement en métal, l’administration Biden et l’Union européenne ont injecté près d’un milliard de dollars, à partir de 2022, dans un vaste projet d’infrastructure en Afrique, riche en cuivre, où la Chine est très présente.
Selon Andrew Sorkin, dans la newsletter « Deal Book », « les hausses de prix du cuivre entraînent souvent une augmentation de la criminalité, les voleurs de ferraille s’attaquant aux lampadaires, aux gares de triage et aux canalisations de plomberie pour profiter de la demande ».
M&B avec Zoom-Eco et The New York Times