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Christophe Bitasimwa Bahii, « le nouveau Cherif », successeur de Jules Alingete à la tête de l’IGF

Son nom a surpris plus d’un, mais c’est bien celui de M. Bitasimwa Bahii qui a été lu à la télévision nationale au soir du 7 mai en remplacement de Jules Alingete à la tête de l’Inspection Générale des Finances. « Le nouveau patron de l’IGF », comme l’indique l’institution sur son site web, se trouve propulsé au-devant de la scène malgré son statut d’ « inconnu » pour le grand public. 

Inspecteur des finances de formation, il a exercé ses fonctions dans les administrations, entreprises et établissements publics en RDC. Portrait.

« Chevronné de la fonction publique »

Docteur en économie et ancien chef des brigades des provinces de l’IGF, Bitasimwa, né en 1964, connait la maison. En parallèle de ses fonctions à l’IGF, il occupait une chaire d’enseignant à l’Université catholique du Congo à Kinshasa.

Depuis plus de 25 ans, le natif du Nord-Kivu a multiplié les postes dans la fonction publique congolaise. Pendant 11 ans, de 1989 à 2000, il a servi comme inspecteur de finances avant d’occuper des responsabilités institutionnelles.

Il est passé par le Service national des approvisionnements et de l’imprimerie (Senapi), la présidence du Conseil d’administration de la Regideso, la Cohydro, où il assume les fonctions d’Administrateur-Directeur technique, avant de rejoindre en 2010, le Fonds national d’entretien routier.

Tout ceci en parallèle de sa carrière d’enseignant de sciences économiques et finances publiques dans des universités congolaises.

En juillet 2017, Christophe Bitasimwa intègre le comité de gestion de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi), enrichissant son profil d’expert des questions économiques et financières.

Adoubé par Jules Alingete

« Je connais vos capacités pour avoir évolué avec vous. Je ne doute pas que vous donnerez les meilleurs pour rendre la noblesse à l’IGF », a loué Jules Alingete devant son successeur.

M. Bahii donne désormais l’orientation à un organe devenu stratégique depuis 2019.

Lors de sa première réunion, il a réaffirmé continuer sa croisade contre les antivaleurs et à maintenir l’excellence comme ligne de conduite. « En premier lieu, maintenir le moral haut et ne pas baisser vos bras en dépit du changement intervenu à la tête de l’IGF », a-t-il exhorté à son équipe.

Il veut rester « dans la continuité du travail » de son prédécesseur, a-t-il assuré. « Notre équipe qui succède à celle de Jules Alingete faisait partie du Comité de direction. Elle s’inscrit donc dans la continuité du travail titanesque abattu, elle vient parachever ou parfaire l’œuvre ».

Pour lui, « il existe des lignes rouges qu’un Inspecteur des Finances ne peut pas dépasser ou franchir : pas de fraude, pas de détournement des deniers publics, pas de corruption, pas de tribalisme, pas de groupuscules au sein même de notre maison ».

À l’IGF, c’est la tolérance zéro face à ses antivaleurs, selon le « nouveau shérif » des Finances congolaises, comme on le surnomme déjà au sein de l’institution.

« Pas de bruits »

À l’instar de la mission de contrôle externe, des mécanismes internes seront également mis en place pour prévenir tout dérapage au sein même de « notre maison », a-t-il averti. 

« Tout le monde sait à quel niveau Jules Alingete a porté cette institution… Aujourd’hui, cette l’IGF est très respecté », rappelait-il, lors d’une cérémonie le jour de son entrée en fonction.

Entre les lignes, M. Bahii a défini sa première véritable mission : « La qualité du travail doit apporter une valeur ajoutée dont le pays a besoin pour le redressement de sa gouvernance. »

De l’extérieur, des observateurs attendent de lui la discrétion. « Le contrôle se vit, il ne se fait pas avec des bruits, lui a rappelé Anthony Kinzo, directeur de cabinet de Félix Tshisekedi. Imprimez votre rythme, n’oubliez pas que vous êtes une institution de contrôle. Le commandant suprême insiste sur la discrétion, l’efficacité, la méticulosité du travail ».

Don Pablo pour M&B

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