La Banque centrale du Congo (BCC) maintient inchangée, depuis juillet, l’orientation globalement restrictive de la politique monétaire « jusqu’à nouvel ordre ». Pour le moment, son nouveau directeur veut d’abord rendre à la monnaie nationale sa confiance.
Avant le départ de Malangu Kabedi, remplacée par André Wameso, le CPM avait pris note du renforcement de la stabilité du cadre macroéconomique observée depuis la seconde moitié de 2024.
Dédollariser le marché, possible ?
M. Wameso tient à la matérialisation de son plan d’action dévoilé lors de sa prise de fonction à savoir sortir l’économie congolaise de sa forte dépendance au dollar américain. Cette stratégie exige du nouveau gouverneur la mise en œuvre d’une politique « audacieuse » de dédollarisation appuyée par des réformes majeures destinées à restaurer la confiance dans le franc congolais et à moderniser l’écosystème financier congolais.
Le taux d’inflation, en glissement annuel, s’établissait à 8,4% à fin juin 2025, soit une baisse comparée au 20,7% à la même période de 2024. « Ces développements favorables reflètent l’impact d’une politique monétaire prudente et des mesures gouvernementales de réduction du coût de la vie, ainsi que des retombées de la stabilité du taux de change des derniers mois » indiquait la BCC mi-juillet.
Malgré cette note positive, au premier semestre 2025, la dépréciation du Franc congolais était de 0,9% sur le marché interbancaire et de 0,2% sur le marché parallèle, respectivement comparé à une décote de 6% sur les deux segments du marché à la période correspondante de 2024.
« La position extérieure devrait aussi s’améliorer cette année et contribuer à renforcer l’accumulation des réserves de change et la résilience de l’économie face aux chocs », espéraient les décideurs de la banque. Les projections indiquent, en effet, que la croissance devrait rester forte en 2025, se situant à 5,3%, portée par le dynamisme du secteur extractif et l’inflation devrait baisser à 7,8% à fin décembre, venant de 11,7% en 2024.
Statuquo jusqu’en octobre
La raison principale du maintien de cette politique monétaire reste les préoccupations liées aux risques et incertitudes croissants liés aux conflits armés au pays en même temps que les tensions géopolitiques et commerciales en cours dans le monde.
Le CPM avait alors choisi de reconduire « l’option d’une prudence soutenue de la politique monétaire ». Ainsi, le taux directeur de la BCC a été maintenu à 25% et les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue et à terme de monnaie nationale restent inchangés à 12% et 0,0%. Même chose pour ceux appliqués aux dépôts à vue et à terme en monnaies étrangères demeurent à 13% et à 12%.
Ce statuquo reste la norme pour quelques semaines encore. La prochaine réunion ordinaire du Comité de politique monétaire de la Banque centrale du Congo, la première sous M. Wameso, se tiendra le 14 octobre à Kinshasa.
En attendant, il milite pour « favoriser la préférence du franc congolais dans les transactions financières au sein de l’économie nationale » en créant un marché des capitaux en franc congolais « grâce à la mise en place généralisée d’un système de fonds de pension complémentaire par capitalisation ».
M&B avec 7sur7.cd et Actualité.cd
Banque centrale du Congo : l’attente du « nouvel ordre » de la politique monétaire se prolonge
