Le projet du Lobito Atlantic Railway (LAR) qui reliera Kolwezi au port de Lobito (Angola) devrait transporter 240 000 tonnes de cuivre congolais au cours de sa première année d’exploitation. Son directeur général, Nicolas Fournier, se montre optimiste pour les deux prochaines années.
« Notre objectif est de fluidifier le transport des minerais stratégiques de la RDC vers l’Atlantique en réduisant les délais et les coûts », a expliqué Nicholas Fournier à Railway Africa Magazine, édité en Afrique du Sud.
Le corridor, long de plus de 1 300 km, permettra de relier plus rapidement le cuivre et le cobalt de la RDC aux marchés internationaux. À terme, les projections tablent sur plusieurs millions de tonnes de minerais exportés annuellement. D’ici 2027, 1,5 million selon la société.
Chantier encore vaste
La LAR a finalisé les arrangements avec les actionnaires et apporte une assistance à la SNCC pour la réalisation des travaux de réparation des voies de fer côté RDC. Une délégation de la société a effectué le trajet Kolwezi-Dilolo « en moins de 38 heures » et « le trajet pourrait être réalisé plus rapidement ».
Certaines sections du Corridor de Lobito, en particulier juste après Kolwezi en direction de Kiala, nécessitent encore des travaux de réhabilitation, précise Nicolas Fournier. Une autre portion, plus proche de la frontière angolaise « doit également être renforcée ». Pour l’instant, les wagons de marchandises peuvent atteindre des vitesses allant jusqu’à 30–35 km/h entre Kolwezi et Dilolo, mais « sur certains tronçons nous devons ralentir à 10–15 km/h », a-t-il indiqué.
Malgré cela, « nous avons pu effectuer le trajet avec une charge équivalente à celle d’un train de fret commercial en quatre nuits et cinq jours » ajoute-t-il. La ligne ferroviaire couvre environ 1 289 km en Angola et 450 km supplémentaires entre la frontière angolaise et Kolwezi.
« Avec le rail jusqu’à Lobito, nous réduisons le temps de transport vers Durban (Afrique du Sud), Beira (Mozambique) ou Dar es-Salaam (Tanzanie) à cinq jours seulement », a-t-il rassuré.
« Croissance exponentielle »
La LAR réceptionne et achemine par rail les matières premières ou le vrac. Pour 2025, l’objectif est de transporter 120 000 tonnes de vrac conditionné en conteneurs et que la société fait circuler chaque année. « 120 000 tonnes de vrac partiront de Lobito vers Kolwezi, et nous atteindrons le même volume annuel de 120 000 tonnes de minerais dans le sens inverse, de Kolwezi vers Lobito », se félicite M. Fournier, en poste depuis le 1er mai 2026.
Et à l’en croire, Lobito Atlantic Railway se frotte les mains, au moins sur les deux prochaines années. La société vise à doubler son volume en 2026, soit 240 000 tonnes dans chaque direction. En 2027, « nous projetons environ 750 000 tonnes, en doublant à nouveau chaque année ».
S’il admet que « cette croissance exponentielle ne se poursuivra pas indéfiniment », il veut croire à la projection « sur les deux prochaines années, soit 1,5 million de tonnes en 2027 (750 000 dans chaque sens) ».
Financièrement, les investisseurs ont déjà injecté plus ou moins 500 millions de dollars américains qui ont été consacrés « à la formation et au recrutement du personnel, mais aussi à la remise en état du terminal minier, à la réparation de la voie ferrée, des gares et du matériel roulant », a-t-il confié, ajoutant que sa société « a également investi dans de nouveaux équipements, notamment 1,500 wagons achetés en Chine ».
Elisha IRAGI
Cuivre : 240 000 tonnes de cuivre acheminées par Lobito Atlantic Railway de Kolwezi à Lobito dès 2026
