Les géants miniers pourraient obtenir des quotas d’exportation plus élevés de la RDC s’ils s’engagent à une transformation locale, a déclaré le ministre des Mines, Louis Watum. Ces sociétés fournissent la majeure partie du cobalt exporté sur le marché mondial.
Le ministre a confié à Bloomberg, que la RDC discute avec des sociétés comme le groupe chinois CMOC sur la manière de gérer un système de quotas qui remplacera l’interdiction d’exportation imposée depuis plusieurs mois.
« Beaucoup de points à discuter »
« Si CMOC peut nous aider à raffiner davantage de cobalt sur place, pourquoi pas ? Et si, en échange, ils ont besoin d’un quota différent, pourquoi pas ? Tout cela fait partie des discussions », a expliqué M. Watum. Il y a encore beaucoup de points à discuter avec les grands producteurs. »
La RDC, producteur d’environ les trois quarts du cobalt mondial, manœuvre pour exercer un contrôle accru sur les prix en ajustant l’offre à la demande mondiale. Comme plusieurs autres pays africains, le pays pousse également les investisseurs étrangers à développer une industrie locale permettant de créer de la valeur à partir de ses ressources naturelles.
M. Watum a assuré que les discussions sur les quotas impliqueront les producteurs, la société civile et d’autres parties prenantes, après avoir reconnu les critiques suscitées par l’imposition unilatérale de l’interdiction d’exportation en février.
Frustrations et contrôle accru
« Je comprends la frustration de partenaires comme les Chinois ou d’autres, car ils contrôlent une grande partie de ce marché. Mais il était important d’envoyer le bon signal au monde : ‘Messieurs, il est temps d’écouter aussi la RDC’ », », a-t-il déclaré.
CMOC, Glencore, le groupe kazakh Eurasian Resources Group ou encore Ivanhoe, sont les producteurs majeurs du cobalt en RDC.
« Le cobalt de la RDC ne sera pas contrôlé par les Chinois. Nous ne serons contrôlés par personne d’autre que nous-mêmes, car il nous appartient », a affirmé M. Watum lors d’un événement du Cobalt Institute en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le gouvernement est convaincu, selon M. Watum, de « trouver un juste milieu pour convenir d’initiatives, développer le marché et le partager équitablement. »
Le cobalt « a encore de nombreuses années devant lui »
La fin de l’interdiction d’exportation est prévue le 15 octobre. Les producteurs pourront expédier un peu plus de 18 000 tonnes de cobalt pour le reste de l’année, et un maximum de 96 600 tonnes par an en 2026 et 2027, soit moins de la moitié de la production de 2024.
M. Watum a jugé prématurées les craintes que les constructeurs automobiles se tournent vers des batteries sans cobalt si les prix augmentaient trop.
« Je ne sous-estime pas le potentiel de la recherche et du développement, associé à l’intelligence artificielle, pour trouver des alternatives. Mais je pense que le cobalt a encore de nombreuses années devant lui », a-t-il déclaré.
Source : Bloomberg
Cobalt : la RDC ouvre la voie à un deal mais pose une condition pour lever le quota d’exportation
