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Business : en RDC, 64 % des PME utilisent une solution de paiement digital,selon une étude de Visa 

En RDC, où 98 % des transactions se font encore en espèces, les paiements numériques progressent, mais restent confrontés à des obstacles structurels, selon une étude publiée par Visa et réalisée par 4SightResearch & Analytics. 

Le rapport, intitulé « La valeur de l’acceptation : Comprendre le paysage des paiements numériques en RDC », repose sur 255 entretiens auprès de dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME). L’échantillon enquêté se composait d’un panel varié d’entreprises, réparties entre 13 % de nano-entreprises, 53 % de micro entreprises et 34 % de petites entreprises. Il met en lumière une tendance claire : 64 % des PME congolaises ont intégré une solution digitale de paiement au cours des deux dernières années, et 74 % de celles déjà engagées affirment vouloir continuer à investir dans ces technologies.

M&B Magazine l’a disséqué. 

Transition numérique 
Près d’un quart des PME interrogées reconnaissent perdre des ventes faute de clients disposant de liquidités, tandis que 42 % des entreprises encore exclusivement en cash envisagent une transition vers le numérique. Dans cette situation, la sécurité apparaît comme un facteur central, car près de 70 % des PME digitalisées déclarent avoir été confrontées à des « risques liés à la manipulation du cash », contre 35 % qui estiment que les paiements digitaux renforcent la protection de leurs opérations. 

« Le paysage des paiements numériques en RDC connaît une progression significative, portée par la confiance croissante envers les transactions digitales et les bénéfices concrets qu’elles offrent : sécurité accrue, traitement rapide et praticité renforcée », indique Visa, qui a commandité l’étude. 

Les avantages cités par les entreprises sont multiples allant d’une meilleure gestion des ventes, à la simplification comptable, au suivi des comportements d’achat, mais aussi à la possibilité d’opérer en multidevises. Pour les clients, les paiements par carte favorisent une hausse de la consommation et un meilleur contrôle des dépenses.

Au moment de la parution de l’étude, 44 % des PME ayant opté pour les paiements numériques considèrent cet investissement comme « déterminant » pour leur croissance. L’impact commercial serait « manifeste » pour 36 % des répondants qui notent une hausse de leurs ventes, 36 % constatent une amélioration de leur trésorerie, et 35 % évoquent une sécurité renforcée. 

« Une opportunité unique »

L’étude rappelle également que le pays, avec ses 110 millions d’habitants, dispose aujourd’hui de 28,3 millions d’utilisateurs d’internet (27,2 % de taux de pénétration) et 53,3 millions de connexions mobiles, soit plus de la moitié de la population. Un terreau favorable à la digitalisation. Problème, seuls 11 à 15 % des adultes ont accès à des services bancaires formels. 

Près de trois quarts des commerçants ont déclaré vouloir investir dans de nouvelles solutions de paiement en raison des contraintes liées à la gestion du cash. Parmi ceux qui n’utilisent encore que des espèces, 81 % pointent des problèmes de confiance, de sécurité, de lenteur, ou encore des occasions manquées, résume l’étude.

« Notre objectif est que Visa Pay ait un impact transformationnel sur le paysage des paiements en RDC, en stimulant la croissance et en facilitant les flux monétaires pour les consommateurs et les commerçants », a déclaré Sophie Kafuti, directrice générale de Visa RDC. 

Recettes fiscales, mobile money et freins persistants 

L’adoption généralisée des paiements numériques pourrait générer, estime 4Sight Research & Analytics, une hausse annuelle du PIB comprise entre 1 et 2 %. Dans 70 pays étudiés, une augmentation d’un point de pourcentage de l’usage des cartes a représenté en moyenne 67 milliards de dollars supplémentaires de consommation annuelle. 

À l’échelle mondiale, l’augmentation de l’usage des cartes (débit, crédit, prépayées) aurait ajouté 245 milliards de dollars au PIB réel entre 2015 et 2019. De plus, une augmentation de 5 % par an des paiements numériques pendant cinq années consécutives pourrait réduire de 11 à 13 % la taille de l’économie informelle, tout en renforçant les recettes fiscales 

Toutefois, les freins persistent. L’ultra-dépendance au cash, les transferts d’argent domestiques coûteux, l’accès limité aux services bancaires et l’impossibilité pour le mobile money de servir aux transactions internationales de commerce en ligne. Selon les auteurs du rapport, la RDC dispose néanmoins d’« une opportunité unique de dépasser les systèmes financiers traditionnels et d’adopter un avenir fondé sur des paiements numériques sécurisés, inclusifs et innovants ». 

Elisha IRAGI pour M&B 

 

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