Barrick Gold Corporation, géant canadien du secteur aurifère et copropriétaire de la mine de Kibali Gold, a confirmé la démission surprise de son PDG Mark Bristow, à la tête du groupe depuis près de sept ans. Il est remplacé, à titre intérimaire depuis le 29 septembre, par Mark Hill, actuel directeur des opérations pour l’Amérique latine et l’Asie-Pacifique, indique un communiqué de la société que M&B Magazine a consulté.
La démission de Mark Bristow intervient alors que Barrick a annoncé, courant juillet, des résultats solides et des perspectives de croissance renouvelées, notamment en RDC, où la mine de Kibali Gold constitue l’un de ses actifs phares. Le groupe connaît des difficultés au Mali où des réserves d’or a été saisies par l’Etat malien et des hauts cadre de l’entreprises placés en détention.
Selon Reuters, les discussions sur le remplacement de M. Bristow ont « en réalité commencé il y a au moins six mois », alors que la situation de l’entreprise au Mali se détériorait sous sa direction. Au cours des neuf derniers mois, Barrick a perdu le contrôle du complexe minier aurifère de Loulo-Gounkoto au Mali et s’est vu confisquer 3 tonnes d’or par le gouvernement.
Depuis sa fusion avec Randgold en 2019, Bristow a piloté une transformation majeure du groupe, marquée par 6,7 milliards de dollars de retours aux actionnaires et une réduction de 4 milliards de la dette nette.
Kibali, fleuron de Barrick
Située dans le nord-est de la RDC, Kibali Gold est l’une des plus grandes d’Afrique. Depuis sa première coulée d’or en 2013, elle a remplacé chaque once extraite et représente aujourd’hui plus de 6,3 milliards de dollars d’investissements cumulés dans le pays, indique Barrick sur son site web.
Kibali est détenue à 45 % par Barrick, 45 % par AngloGold Ashanti, et 10 % par la société publique congolaise SOKIMO. Barrick en assure l’exploitation.
En 2024, la mine a produit environ 310 000 onces d’or, avec un coût moyen de 1 340 dollars par once vendue. Ses réserves prouvées et probables sont estimées à 4,6 millions d’onces, tandis que ses ressources mesurées et indiquées atteignent 7,3 millions d’onces.
Lors de sa dernière intervention publique, Bristow s’était félicité des « résultats prometteurs » du nouveau forage le long du corridor ARK-KCD, évoquant la découverte de gisements supplémentaires significatifs susceptibles de prolonger la durée de vie de la mine au-delà du plan actuel de dix ans.
Kibali est également citée comme exemple de transition énergétique avec sa centrale solaire et batterie de 16 MW qui permet au site de fonctionner à 85 % grâce aux énergies renouvelables, entièrement vertes pendant la moitié de l’année. M&B