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Économie : les pertes en flux financiers illicites commerciaux et minières « chiffrées en milliards de dollars »

Le gouvernement congolais a annoncé un renforcement de la lutte contre les flux financiers illicites d’origine commerciale, particulièrement dans le secteur minier.

Selon le ministre des Finances, les flux financiers illicites constituent « l’un des principaux obstacles à la mobilisation des ressources internes ».

Manque « cruel au budget »

Selon les données de l’Union africaine, citées par M. Fwamba, le continent perd chaque année près de 90 milliards USD. « Pour la RDC, ces pertes se chiffrent en milliards de dollars qui manquent cruellement au budget national », a relevé Doudou Fwamba.

« Chaque dollar perdu est un enfant privé d’éducation, un centre de santé non équipé, une route non achevée », a-t-il souligné, cité par Radio Okapi.

Les flux financiers illicites (FFI) sont des mouvements transfrontaliers d’argent et d’actifs dont la source, le transfert ou l’utilisation sont illégaux, indique la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans un rapport, « Lutter contre les flux financiers illicites pour le développement durable en Afrique », consulté par M&B.

Chaque année, on estime que 88,6 milliards de dollars, soit 3,7 % du Produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique, quittaient le continent sous forme de fuite illicite de capitaux en 2020.

Promesses de réformes

M. Fwamba a indiqué que le gouvernement a déjà engagé plusieurs réformes, notamment une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux, la création d’un comité de sanctions financières ciblées (CONASAFIC) et la signature de conventions fiscales internationales en septembre 2024 pour aligner la RDC sur les standards de transparence de l’OCDE.

Une unité opérationnelle d’échanges d’informations fiscales a également été installée pour connecter le pays aux 171 juridictions membres du Forum mondial de l’OCDE et faciliter la détection des pratiques frauduleuses.

Selon l’ONU, les FFI liés à l’exportation de produits extractifs (40 milliards de dollars en 2015) sont la principale composante de la fuite illicite de capitaux hors d’Afrique. De 2000 à 2015, le total des capitaux illicites qui ont fui l’Afrique s’est élevé à 836 milliards USD.

La conférence sur les flux financiers illicites, appuyée par la GIZ et les régies financières congolaises, va définir une feuille de route, la « Déclaration de Kinshasa », pour renforcer la traçabilité des transactions et lutter contre l’évasion fiscale.

Elisha IRAGI pour M&B Magazine

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