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Le Centre Carter suggère des « réformes courageuses » pour mobiliser et gérer les recettes minières

Le Centre Carter a appelé le gouvernement congolais à réformer en profondeur la gestion des recettes minières, soulignant que la manne financière générée par les « minerais stratégiques » ne s’est pas traduite par une amélioration tangible des conditions de vie des populations.

L’organisation internationale a lancé cet appel à l’ouverture de la 9e édition de la Conférence DRC Alternative Mining Indaba à Lubumbashi, tenu jusqu’au 31 octobre sous le thème « Minerais stratégiques de la RDC : entre enjeux géopolitiques mondiaux et impacts socioéconomiques locaux ».

Croissance des recettes sans impact

Le Centre Carter a relevé une augmentation « considérable » des recettes fiscales du secteur minier entre 2018 et 2025, citant les rapports de l’ITIE-RDC : le secteur a généré plus de 7 milliards USD en 2022, contre seulement 1,5 milliard en 2017.

Cependant, cette richesse « n’a pas entraîné d’amélioration notable dans l’accès aux services publics, les investissements publics, la lutte contre la pauvreté ou les indicateurs de développement », a déploré l’organisation. L’indice de développement humain de la RDC n’a progressé que de 0,474 à 0,481 point entre 2018 et 2022, maintenant le pays au 180e rang mondial sur 193.

Cadre fiscal inadapté et gestion opaque

Le Centre Carter identifie deux problèmes majeurs : « l’incohérence du régime fiscal appliqué dans la pratique du secteur minier » et « un modèle de gestion des recettes minières opaque et excessivement centralisé ».

Le code minier actuel « crée un cadre complexe de fiscalité » sans fournir les moyens nécessaires à son application effective, ouvrant la voie « à des pratiques d’optimisation et d’évasion fiscale, mais aussi de fraude et de corruption ».

L’organisation dénonce une gestion qui « n’inclut pas de participation citoyenne substantielle » et où « les recettes sont principalement affectées au fonctionnement des institutions politiques au détriment du financement des services sociaux de base ».

Face à ce constat, le Centre Carter exhorte les autorités congolaises à mettre en œuvre « des réformes courageuses » pour optimiser la collecte des recettes et instaurer « une gestion stratégique et d’intérêt commun » de ces fonds, alors que la demande mondiale pour les minerais stratégiques congolais continue de croître.

M&B

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