Le groupe Heineken a annoncé, dans un communiqué daté du 19 novembre consulté par M&B Magazine, le transfert de sa brasserie de Bukavu, dans l’est de la RDC, pour 1 euro à Synergy Ventures Holdings Ltd. La société mauricienne est détenue par un groupe d’entrepreneurs « expérimentés dans la région ». L’opération devrait être finalisée d’ici la fin de l’année.
La décision intervient après la perte de contrôle opérationnel de la brasserie en juin 2025, conséquence de la détérioration de la sécurité dans l’est du pays.
« Continuer à opérer n’est plus faisable »
Le groupe affirme que cette mesure poursuit un objectif humanitaire, visant à protéger les emplois, maintenir des services communautaires vitaux et éviter tout usage abusif de l’installation dans un contexte instable.
« Nous avons cherché à trouver un équilibre entre nos valeurs et la stabilité économique, tout en assurant un retrait responsable d’un environnement où continuer à opérer n’est plus faisable », a expliqué Heineken dans un communiqué.
Depuis la suspension des opérations en février 2025, Heineken « continue de payer intégralement tous les employés » de la brasserie de Bukavu, la Bralima. La société mauricienne, Synergy Ventures Holdings Ltd, assumera désormais la pleine responsabilité de l’exploitation, la sécurité des salariés et le respect de toutes les obligations fiscales.
Option de rachat sur trois ans
Heineken conserve une option de rachat exerçable trois ans après la vente, si les conditions permettent une exploitation viable.
En février 2025, le départ des FARDC et de la police dans la zone a provoqué le pillage des dépôts et la brasserie par la population locale et des groupes armés, selon Heineken. Aucun employé n’a été blessé, mais la brasserie a subi des dommages importants, notamment dans sa salle de contrôle et ses stocks.
En juin 2025, le groupe avait indiqué avoir perdu le contrôle opérationnel de ses sites à Bukavu, Goma et dans les environs, soulignant que la priorité restait la sécurité et le bien-être de ses employés.
« Nous avons retiré tout le personnel restant et continuons à les soutenir financièrement. Nos pensées accompagnent nos collègues et leurs familles en ces temps difficiles », précisait alors le communiqué.
Heineken indique que sa filiale Bralima continue d’opérer normalement dans d’autres parties de la RDC non affectées par le conflit.
M&B

