Les députés nationaux ont déclaré recevable le projet de loi de finances 2026, après plus de six heures d’échanges, ouvrant la voie à son examen en commission. Le gouvernement souligne toutefois que l’appréciation rapide du franc congolais (CDF) face au dollar américain modifiera plusieurs paramètres du budget.
« L’appréciation du franc congolais a des répercussions sur le niveau des prévisions budgétaires », a averti la Première ministre Judith Suminwa devant les élus. Elle a précisé que le budget 2026, présenté en équilibre à 59 021 milliards de FC, « a été élaboré sur la base des réalisations à fin juin », avant le retournement du marché de change.
Le franc congolais s’est nettement renforcé depuis la fin août, après plusieurs mesures gouvernementales et monétaires. « Le franc congolais est passé de 2 900 FC pour un dollar américain à 2 100 FC, pour se stabiliser autour de 2 450 FC », a déclaré Mme Suminwa. Selon elle, cette évolution témoigne de la réaction « des forces du marché dans le sens d’atténuer la volatilité du taux de change ».
Contenir l’inflation
La cheffe du gouvernement a rappelé les actions engagées pour contenir l’inflation et réduire les tensions sur les prix : contrôles de la structure des prix, obligation d’affichage, deux baisses successives des prix du carburant, et surveillance renforcée des volumes des produits pétroliers. La Banque centrale du Congo (BCC) « renforce le suivi de la liquidité bancaire afin de limiter les comportements spéculatifs », a-t-elle ajouté.
Entre fin août et mi-octobre, le franc s’est apprécié de 34,2 % sur le marché officiel et de 31,7 % sur le marché parallèle, selon les chiffres présentés par la Première ministre. « Cette performance est le fruit de la conjugaison des efforts budgétaires et monétaires », a-t-elle insisté, soulignant que la BCC est intervenue sur le marché de change et a mis à jour le taux appliqué aux réserves obligatoires en monnaie nationale.
Le projet de loi de finances sera examiné en détail par la Commission économique et financière de l’Assemblée nationale avant un vote final. L’examen intervient alors que la session budgétaire doit s’achever dans une trentaine de jours.
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