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Comment la Chine bloque l’exportation de technologies clés liées aux terres rares

Le premier producteur mondial de terres rares vient de décider d’imposer de nouveaux contrôles sur les technologies d’extraction et de fusion, au cœur des tensions avec Washington et Bruxelles.

Une décision aux répercussions mondiales


Pékin avait annoncé le jeudi 09 octobre la mise en place, avec effet immédiat, de restrictions sur l’exportation de technologies liées à l’extraction et au raffinage des terres rares. Désormais, les entreprises devront obtenir une autorisation préalable avant toute exportation de ces savoir-faire stratégiques. La mesure concerne aussi bien les procédés d’extraction que les techniques de fusion, indispensables pour transformer ces matériaux en composants utilisables dans l’industrie.

La Chine domine largement ce marché : elle est à la fois le premier producteur et le premier exportateur de terres rares, un ensemble de 17 métaux utilisés dans des secteurs aussi divers que l’électronique, l’automobile, les énergies renouvelables ou encore la défense.

Le levier géopolitique chinois

Cette décision s’inscrit dans un contexte de rivalité croissante avec les États-Unis et l’Union européenne. Depuis plusieurs mois, Pékin brandit les terres rares comme une arme stratégique sur les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle. D’ailleurs, Washington accuse la Chine de se servir de sa position dominante pour fragiliser les chaînes d’approvisionnement mondiales, tandis que Bruxelles a récemment adopté un “Critical Raw Materials Act” visant à réduire sa dépendance envers Pékin.

En avril dernier, la Chine avait déjà instauré un système de licences pour certaines exportations, déclenchant l’inquiétude de nombreuses filières industrielles. Les nouvelles restrictions vont encore plus loin en ciblant directement les technologies elles-mêmes, et pas uniquement les matériaux bruts.

Une arme économique aux effets collatéraux

Les conséquences pourraient être lourdes pour des industries qui reposent sur la maîtrise de ces procédés. Les terres rares sont essentielles pour la fabrication des batteries de véhicules électriques, des éoliennes, des smartphones ou encore des radars militaires. Limiter l’accès aux technologies d’extraction et de fusion risque d’accroître la dépendance des acteurs étrangers aux approvisionnements chinois.

Pour Pékin, cette stratégie vise à protéger ses intérêts économiques tout en consolidant sa position de force dans un secteur devenu critique. Pour les partenaires occidentaux, elle pourrait se traduire par une accélération des efforts de diversification, avec des investissements en Australie, au Canada ou en Afrique.

La décision chinoise montre une fois encore à quel point les terres rares sont devenues un instrument de puissance dans la rivalité technologique et économique entre Pékin, Washington et Bruxelles. Si l’impact exact de ces contrôles reste à mesurer, une chose est certaine : la bataille autour des ressources stratégiques ne fait que s’intensifier.

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