Kinshasa n’a toujours pas autorisé la reprise des exportations de cobalt, près de six semaines après la fin officielle d’un embargo, a indiqué l’ARECOMS, le 26 novembre. Les sociétés minières, dont les dépôts sont pleins, attendent toujours le feu vert pour acheminer leurs cargaisons vers les frontières.
La RDC, qui fournit environ les trois quarts de la production mondiale, a instauré le 16 octobre des quotas stricts afin de limiter l’offre lors de la réouverture des exportations. Mais « la mise en œuvre de cette mesure accuse un retard », a expliqué l’Autorité de régulation et de contrôle des substances minérales stratégiques (ARECOMS), affirmant que plusieurs services de l’État doivent encore intégrer le régulateur dans la procédure d’exportation et vérifier « la faisabilité des nouveaux mécanismes ».
Désaturer le marché mondial
Le gouvernement congolais a suspendu les exportations en février pour enrayer une situation de surproduction et tenter de soutenir les prix. La montée en puissance des mines congolaises opérées par le chinois CMOC Group, ainsi que la progression de l’offre indonésienne, avait fortement accru les volumes disponibles sur le marché.
En septembre, ARECOMS avait fixé à 18.000 tonnes le volume autorisé d’ici la fin de l’année, puis à 96.600 tonnes par an pour 2026 et 2027, des niveaux largement inférieurs à la production de 2024. Les prix du cobalt, tombés sous les 10 dollars la livre au moment de l’annonce du gel en février, ont depuis plus que doublé, tandis que le cobalt hydroxide, principal produit exporté par la RDC, a été multiplié par quatre.
ARECOMS assure que les derniers ajustements devraient être finalisés « dans les prochains jours », permettant la reprise des expéditions. En attendant, les opérateurs stockent le cobalt tout en continuant d’exporter du cuivre, les deux métaux étant souvent extraits ensemble.
CMOC, premier producteur mondial l’an dernier, a obtenu la plus grande part du quota, devant Glencore et Eurasian Resources Group (ERG). L’Entreprise Générale du Cobalt, qui détient le monopole sur le cobalt artisanal, s’est vu attribuer la quatrième allocation. Une part équivalente à 10 % du quota total est par ailleurs réservée à ARECOMS, à sa « discrétion exclusive ».
Source : Bloomberg


