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Économie : le Franc congolais, monnaie « la plus performante face au dollar en Afrique » en 2025

Le Franc congolais (CDF) est la monnaie africaine la plus performante face au dollar américain en 2025, affichant une appréciation d’environ 29%, portée par une forte hausse des réserves de change et une politique monétaire restrictive, selon des données compilées par Bloomberg.

La devise congolaise est désormais à égalité avec le cedi ghanéen, qui avait occupé la première place pendant une grande partie de l’année. Cette performance intervient dans un contexte de raffermissement général des monnaies de plusieurs producteurs africains de matières premières, bénéficiant de la flambée des cours mondiaux des métaux.

Des réserves en hausse de 21%

« Nos réserves de change s’établissent à près de 7,4 milliards de dollars (USD), soit environ trois mois d’exportation », a déclaré le président Félix Tshisekedi lors son discours sur l’état de la Nation, indiquant que les réserves de change de la RDC ont augmenté de 21% sur un an.

Plus grand producteur de cuivre d’Afrique, le pays « profite d’une hausse d’environ 32% du prix du métal cette année, tirée par la demande des secteurs des véhicules électriques et des centres de données face à une offre tendue », estime le média spécialisé.

« L’appréciation du franc par rapport au dollar a apporté une stabilité que notre peuple n’a pas connue depuis de nombreuses années », a déclaré le chef de l’État.

Une politique monétaire active

La Banque centrale du Congo (BCC) a contribué à cette dynamique en menant une politique « visant à réduire la liquidité du franc », explique Sayen Gohil, analyste chez BMI (Fitch Solutions). L’institution a notamment injecté 50 millions de dollars sur le marché en août pour absorber des francs, une opération suivie par le début de l’appréciation le mois suivant.

Le gouverneur de la BCC, André Wameso, a indiqué le 4 décembre que la banque centrale n’avait « aucune raison d’intervenir sur le marché » à ce stade, tout en précisant : « Nous interviendrons comme partout ailleurs dans le monde si nous constatons que la volatilité est trop élevée ».

Perspectives et facteurs d’attention

Selon M. Gohil, la BCC a « une marge de manœuvre pour continuer à gérer la liquidité du franc en 2026 », ce qui devrait permettre à la monnaie de « conserver la plupart de ses gains ».

Toutefois, l’intérêt des investisseurs dépendra aussi d’autres facteurs, notamment la poursuite des prix élevés du cuivre, les progrès de l’accord de paix avec le Rwanda, et le développement de projets d’infrastructures comme le corridor de Lobito.

Le président Tshisekedi a évoqué lundi l’accord de paix signé la semaine dernière avec le Rwanda, soulignant que le conflit dans l’est du pays avait « pesé sur le budget » mais avait eu « peu d’effet sur l’économie dans son ensemble ». L’impact économique de cet accord soutenu par les États-Unis reste toutefois incertain, note l’agence américaine.

M&B avec Bloomberg

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