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GÉCAMINES : YUMA RÉAGIT AU RAPPORT DU CENTRE CARTER

Dans son discours aux nouveaux administrateurs des partenariats de la Gécamines, Albert Yuma rejette en bloc les conclusions du Centre Carter et annonce une nouvelle stratégie.
Dans son discours aux nouveaux administrateurs des partenariats de la Gécamines, Albert Yuma rejette en bloc les conclusions du Centre Carter et annonce une nouvelle stratégie.

Selon Yuma, Président du Conseil d’Administration de la Gécamines, le rapport du Centre Carter « pêche par omission, incompétence et volonté politique rampante de recolonisation des richesses du Congo […] qui nous ferait devenir un simple maillon sous tutelle de la chaine de valeur mondiale de l’industrie ». La GCM veut redevenir un opérateur minier à part entière, non seulement dans le cuivre et le cobalt, mais aussi dans le zinc, l’étain et d’autres métaux et ne souhaite plus faire gérer ses concessions minières par des opérateurs étrangers dans le cadre de partenariats ou elle est minoritaire.

La Banque Mondiale a estimé qu’entre 2010 et 2014 les recettes fiscales pour la RDC ont été de6,9 milliards de dollars pour 48,5 milliards d’exportations, soit à peine 14,8 % de retour. En 2015, les partenariats de la Gécamines ne lui ont rapporté que 147 millions de dollars en royalties, pas de porte, loyers et management fees pour 3 milliards de dollars de chiffres d’affaire, c.à.d. à peine 5,8 %. En 2016, ces mêmes partenariats n’ont rapporté que 88 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 2,5 milliards, c.à.d. 2,85 %. Ce déséquilibre est inadmissible. La GCM aurait dû recevoir 350 millions de dollars de dividendes et l’Etat aurait dû bénéficier de 786 millions selon le Business Plan des JV partenaires.

Pour les seuls partenariats de la GCM en exploitation, la totalité des réserves représente 30,5 millions de tonnes de cuivre et 2,7 millions de tonnes de cobalt, ce qui équivaut à 6,2 % des réserves mondiales connues de cuivre et presque 40 % des réserves mondiales connues de cobalt. En dehors de ces partenariats, la RDC recèle 60 à 70 % des réserves mondiales de cobalt. Désormais, la GCM compte valoriser financièrement les gisements apportés dans les projets. Cette valorisation aura un impact sur la répartition actionnariale : la part de la Gécamines dans les JV ne sera plus jamais inférieure à 49 %.

Entretemps, la GCM relancera son activité dans divers projets, entre autres à Kamfundwa, Kamatanda, Kingamyambo et Deziwa. Fin 2018, elle prévoit pouvoir produire 44 000 tonnes de cuivre, et, fin 2019, entre 60 000 et 75 000 tonnes par an.

Mali Twist, l’hommage de la Fondation Cartier au photographe malien Malick Sidibé

LA GÉCAMINES ENCORE ATTAQUÉE