Né en République Démocratique du Congo d’un père belge et d’une mère congolaise, Didier Claes arrive en Belgique à 16 ans. Celui qui fait partie du top mondial des marchands d’art africain tire sa passion de son père chercheur pour le musée de Kinshasa. A 18 ans il effectuera son premier voyage au Congo à la recherche de pieces.
Mining and Business Magazine : Didier Claes vous avez créé la Galerie Didier Claes, un espace dédié aux Arts Classiques d’Afrique Noire à Bruxelles. Comment est-né cette vocation ?
Didier Claes : Mon père était chercheur et travaillait au Musée National de Kinshasa. Toute ma vie, j’ai été immergé dans le monde des objets, leur recherche en brousse jusqu’à leur présentation dans le musée. Les objets d’art africain ont toujours fait partie de mon quotidien. L’ouverture d’un espace dédié aux arts classiques africains était la juste continuité de mon métier de marchand, une suite légitime. Il y a 17 ans, ma première petite galerie voyait le jour, rue Sainte Anne au Sablon. Ensuite j’ai déménagé la galerie rue Van Moer, toujours au Sablon et j’y suis resté durant plusieurs années. L’année dernière, soucieux de me réinventer, ma galerie s’est installée rue de l’Abbaye au milieu des galeries d’art contemporain.
MBM : Présentez-nous l’étendue de la mission que s’est fixée votre structure
DC : L’activité de galeriste tient pour une bonne part dans la découverte de belles pièces. Pour cela, une grande connaissance de son domaine d’expertise est nécessaire. Avoir un réseau de contacts est également très important, des acheteurs et des vendeurs. La qualité du rapport humain, de confiance, voir d’amitié est très important dans mon métier. Ensuite, il faut avoir un feeling quasi intuitif qui permet de présenter le bon objet à la bonne personne.
Ma galerie existe depuis 17 ans. En arrivant en Belgique, je me devais de trouver un espace d’exposition afin d’être reconnu auprès du monde de l’art. En tant qu’autodidacte, j’ai dû me faire une place dans un milieu très fermé. Les difficultés ont été nombreuses mais je n’ai cessé de persévérer. J’ai atteint mon objectif : ouvrir une galerie spécialisée dans l’art classique de l’Afrique Noire. Je me suis rendu compte dès le départ qu’être une personne de couleur dans le milieu de l’art était quelque chose d’extrêmement rare, principalement dans le domaine de l’art africain. Encore à l’heure actuelle, je pense être un des seuls marchands (d’art africain) de couleur à être présent sur les foires internationales et nationales. En outre, je suis président de la seule association au monde réunissant les marchands d‘Art Africain, la Bruneaf qui se tient à Bruxelles. La Galerie Didier Claes s’est imposée parmi les plus grandes sur le marché de l’art africain. J’ai été surpris de découvrir que le magazine anglais Art & Auction me cite parmi les 40 personnalités les plus influentes du monde de l’art.
MBM : Vous appartenez à une nouvelle génération d’Africains soucieux de l’évolution de leur continent. Peut-elle impacter le développement de l’Afrique?
DC : Sans aucun doute, j’ai pu par ailleurs remarquer lors de mes fréquents voyages en Afrique que la diaspora est une source d’inspiration pour ceux qui voient l’Afrique comme territoire d’avenir et d’effervescence. La nouvelle génération a la volonté d’avancer et de se faire entendre et ceci dans divers domaines tels que le sport, le marketing… Je veux appartenir et contribuer à cette énergie qui pousse le développement de notre continent. L’Afrique, me semble-t-il, est en plein essor et si je peux y contribuer, je suis ravi.
Contact www.didierclaes.art