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Le bon sillon ou la globésité ?

Le potentiel de l’Afrique est immense. C’est dit depuis si longtemps qu’une génération entière d’experts africains était baptisée la « génération du potentiel », et certains ont renoncé à connaître la « génération du concret  ».

L’agriculture africaine demande de bons sillons pour que le potentiel agricole africain nourrisse l’Afrique, et des questions demandent réponses pour éviter une Afrique sombrant dans l’épidémie d’obésité mondiale : la Globésité?

Qui peut cultiver si le droit coutumier affronte l’état de droit ? Les autochtones doivent-t-ils être mis à l’écart de la vente ou de la location de terre au profit des états étrangers ?

Un champ c’est quatre routes entourant une terre. Quid des infrastructures la reliant aux intrants (semences, engrais, eaux, machines), aux stockages avec équipements frigorifiques, aux marchés au cadran, aux routes, trains et aéroports acheminant la récolte vers le consommateur ?

Quel compromis entre agriculture et environnement ? Quid de la déforestation, de la protection de la faune, du manque d’eau, des OGM ?

Enfin, qui choisit entre cultures vivrières pour une consommation locale et une culture tournée vers l’agro-business international ? Reléguer la culture vivrière signifie des africains quittant la sous-nutrition pour la mauvaise nutrition et sa surconsommation de sucres propageant la globésité et le diabète : la diabésité. Elle a déjà des champions en Afrique : le Maghreb,  l’Égypte, le Cameroun, le Gabon, le Botswana, l’Afrique du Sud. Elle en paye le prix : les soins pour hypertension, cancer, diabète coûtent en frais hospitaliers, et dans les entreprises, ce sont absentéismes répétés, abandons de poste.

L’Afrique ne doit pas se tromper d’agriculture, elle ne survivra pas à la globésité.

Didier Julienne

Article publié dans Mining and Business n°1 – Juillet/Août 2015

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