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La décision de Glencore de fermer les mines de cuivre d'Afrique provoque une onde de choc en RDC et en Zambie

Le plan de sauvetage récemment annoncé par Glencore, qui a suspendu les opérations dans les mines en RDC et en Zambie, a porté un coup majeur aux deux principaux pays producteurs de cuivre d’Afrique.

Le groupe minier a annoncé début septembre qu’il allait interrompre pendant les 18 prochains mois à la fois la production dans sa mine du Katanga, en RDC, et les opérations à Mopani, en Zambie. Cette décision privera le marché de 400 000 tonnes de cuivre et permettra, peut-être, de stabiliser les prix.

Le PDG, Ivan Glasenberg, explique que la décision s’accorde avec son point de vue : les sociétés minières doivent réduire leur production quand l’offre est supérieure à la demande. Il a interpellé les producteurs de fer qui maintiennent leur production de composants d’affinage de l’acier, malgré l’effondrement des prix. “Nous avons introduit une discipline de production”, a déclaré Glasenberg.

Malgré les inquiétudes croissantes quant aux licenciements potentiels, Glencore explique que la suspension des opérations de cuivre n’est que temporaire, et ajoute que la reprise de la production est prévue pour 2017, dès que les mines seront à nouveau rentables après réduction des coûts de production.

Cependant, ce changement arrive à un moment particulièrement mauvais pour les deux pays, en particulier pour la Zambie. La production de cuivre est vitale pour l’économie du pays ; elle représente environ 70% de ses recettes en devises et, de 25% à 30% de ses recettes publiques. La mine de Mopani produit à elle seule environ 110 000 tonnes de métal par an, soit 15% de la production totale du pays. Sans son soutien, le gouvernement zambien peinera davantage à réduire un large déficit budgétaire, aggravé par la chute historique de la monnaie nationale.

En Zambie, les pénuries d’électricité et l’incertitude politique, émanant du changement récent du régime fiscal minier, incitent, tout comme Glencore, d’autres entreprises majeures telles que Vedanta Resources, NFC Africa et CNMC Luanshya Copper Mine à mettre un terme à certaines de leurs opérations en Zambie.

Selon un rapport publié par l’agence de notation Moody, ces décisions auront pour effet d’accroître la pression sur les « positions fiscale et extérieure de plus en plus précaires» du pays, de freiner la croissance et les recettes d’exportations. Juste une semaine avant l’annonce de Glencore, le Ministère des Finances zambien a réduit à 5% sa prévision de croissance du PIB réel pour l’année 2015, contre les 7,2% de croissance prévus dans le budget d’octobre 2015.

La suspension de certaines opérations minières à ce moment précis, explique Moody, introduit un risque de baisse de ces prévisions de croissance révisées. La croissance de la Zambie, généralement de plus de 7% par an au cours de la dernière décennie, risque de tomber à la moyenne de l’Afrique sub-saharienne.

Coup au cœur politique du Congo

L’exploitation minière est également un facteur clé de la croissance économique de la RDC. Mais l’industrie minière congolaise est plus diversifiée que celle de la Zambie. On y exploite le cobalt, l’or, l’étain et les diamants.

Malgré tout, la suspension au Katanga sera profondément ressentie. La mine, qui emploie près de 5 000 personnes, génère environ 200 000 tonnes de cuivre par an, soit 20% de la production de cuivre de la RDC.

L’exploitation minière de Glencore au Katanga représente des recettes publiques considérables. A titre d’exemple, en 2013, sa filiale d’exploitation KCC déclarait 298,8 millions $ de taxes. Elle était le plus important contribuable dans l’industrie minière cette année, selon un rapport publié par ITIE, l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.

Avec les élections présidentielles et législatives prévues pour fin 2016, les observateurs estiment que le gouvernement congolais s’intéressera particulièrement aux retombées de la décroissance économique et aux pertes d’emplois potentielles.

Le gouvernement a déjà demandé à Glencore  de “respecter ses engagements” et de reprendre la production.

Il peut y avoir des arrangements entre autorités de la RDC et la société, explique un banquier local. “Cependant, l’une de ses entreprises du Katanga, KCC, s’est vidé de son sang pendant un certain temps, je ne pense donc pas que Glencore puisse renforcer son bilan sans fermer la mine”, a-t-il déclaré à M&B.

Jusqu’ici, Glencore n’a pas cédé à la pression en tant que tel mais, elle s’est engagée à conserver au moins 80% des emplois au Katanga, même si l’interruption de production se poursuit. La société a notamment promis d’investir 900 millions $ pour développer et moderniser le site, et ainsi augmenter la production à environ 280.000 tonnes par an. Les investissements sont destinés à réduire les coûts de production, que Glencore estime maintenant à plus de 2,50 $ par livre de cuivre.

En Zambie, cependant, le minier et négociant suisse supprimera environ 4300 emplois, alors qu’il investira environ 500 millions $ dans la mine au cours des 18 prochains mois et il construira trois nouveaux puits d’exploration. Les améliorations, déclare Glencore, devraient augmenter la production de Mopani à environ 140 000 tonnes par an, tout en réduisant les coûts de production.

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Kalongwe projet de cuivre-cobalt (RDC)

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