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Selon les analystes, le retard de la vente de TFM était une stratégie de la Gécamines pour obtenir plus d’argent, plus de contrôle

Après des mois de délibérations et de menaces, la République Démocratique du Congo a enfin décidé en janvier d’abandonner son opposition à la vente de la mine de Tenke Fungurume par Freeport McMoRan (NYSE :FCX) et Lundin Mining (TSX :LUN) à des investisseurs chinois pour 3,8 milliards de dollars.

Aux Etats Unis et au Canada, cette nouvelle, qui a mis fin à un conflit de 8 mois, a été perçue par certains analystes comme une manœuvre de l’entreprise minière étatique Gécamines, qui détient 20 % des actions de TFM, pour obtenir une compensation financière. En quoi la Gécamines a réussi, même si le montant de cette compensation n’a pas été révélée.

D’autres ont interprété l’opposition intransigeante de la Gécamines au départ des miniers étrangers comme une tentative de s’octroyer des droits à une consultation et un contrôle plus étendus au cas où les propriétaires de Tenke ou d’autres entreprises basées au Congo décideraient de vendre leurs parts.

La Gécamines était particulièrement frustrée par le droit de premier refus de Lundin de prendre une participation majoritaire dans TFM et sa décision consécutive de vendre sa part de 24 % au fonds d’investissements BHR, mais acquiesça finalement.

Ce n’est pas la première fois que la Gécamines s’est opposée à une transaction du genre de la vente de TFM. En 2012, elle a presque bloqué l’acquisition de Anvil Mining NL par l’entreprise chinoise Minmetals Resources Ltd. Finalement, la transaction n’a pu avoir lieu qu’après un arrangement qui impliquait le versement par Anvil de 55 millions de dollars à la Gécamines.

Selon Holly LaFon, analyste à GuruFocus, l’opération de Lundin, évaluée à $ 1,14 milliards, ajouterait des liquidités considérables pour ce qui est déjà un des meilleurs bilans de l’industrie minière.

Avec d’autres experts interrogés pour cet article, LaFon croit que Lundin a obtenu un prix raisonnable pour sa part dans TFM, mais souligne que le gain principal pour le mineur canadien est qu’il est sorti du Congo, ce qui contribuerait grandement à réduire son exposition aux risques politiques.

Avec l’opération, a-t-elle ajouté, la société renforcera également sa position comme l’une des rares entreprises actuellement en mesure d’acquérir des actifs miniers lors d’une des rares occasions où des propriétés très décentes seraient disponibles à la vente.

Le deal de Lundin est intervenu après que son partenaire de coentreprise Freeport McMoRan (NYSE:FCX) avait signé un accord pour vendre ses 56 % dans le projet à la China Molybdenum Company (CMOC) pour près de 2,65 milliards de dollars, en mai dernier. Cette transaction ne laissait d’autre options à Lundin que d’accepter l’accord avec CMOC, de supplanter l’offre de la société chinoise, ou de ou céder sa participation, ce qui a finalement été le cas.

Tenke, dont la construction a coûté 3 milliards de dollars, détient l’une des plus grandes ressources de cuivre connues du monde. En 2015, la mine de haute qualité a produit 203 965 tonnes du métal rouge et un peu plus de 16 000 tonnes de cobalt.

Même dans sa forme actuelle, Tenke est un atout précieux malgré son emplacement dans ce qui est considéré comme une des juridictions minières les plus difficiles dans le monde. Une expansion prévue de la mine aurait la capacité de produire jusqu’à 500 000 tonnes de cuivre par an.

Pendant ce temps, dans un effort pour garantir les dividendes et les redevances provenant des mines existantes impliquant des entreprises étrangères, la Gécamines envisage d’auditer tous ses grands projets en RDC pour voir si elle y a été traitée équitablement en tant qu’investisseur minoritaire. Selon le Financial Times, » Albert Yuma Mulimbi, le Président de la Gécamines, a dit l’année dernière : « Nous menons plusieurs vérifications dans tous les partenariats que nous avons conclus parce que, je suis désolé de le dire, de manière générale nous ne sommes pas satisfaits de la plupart d’entre eux ».

Il a ajouté que le nouveau partenariat avec China Nonferrous Metal Mining — en vertu duquel la société chinoise a accepté de dépenser 2 milliards de dollars pour construire et exploiter une installation de production de cuivre dans l’ex-province du Katanga riche en minéraux — pourrait être un modèle approprié pour la futures joint-ventures.

Evelyn Murray

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