Le biologiste britannique Robert Muir vient d’être nommé directeur provincial, chef de site du complexe Upemba Kundelungu. M&B l’a rencontré
Le biologiste britannique Robert Muir vient d’être nommé directeur provincial, chef de site du complexe Upemba Kundelungu. M&B l’a rencontré
Mining &Business : Pouvez-vous nous expliquer quelles seront vos nouvelles fonctions ?
Robert Muir : Je suis chargé de créer et de diriger une équipe capable de réhabiliter les parcs nationaux d’Upemba et de Kundelungu. Nous devons réinsuffler la vie dans ces deux parcs qui ont été négligés depuis des décennies. Aujourd’hui, ce réseau de zones protégées a été unifié sous forme d’un complexe qui sera administré par une seule équipe qui comprendra des responsables pour la lutte contre le braconnage, la conservation des communautés, les finances, le tourisme et la communication.
M&B : Quels sont vos principaux objectifs ?
RM : Tout d’abord, nous devons mettre en place une nouvelle dynamique de gestion et professionnaliser le management, le monitoring et la protection du Complexe. Ensuite, nous devons bâtir la capacité d’appliquer la loi basée sur le renseignement et mettre l’accent sur la protection des éléphants, des hippopotames, des zèbres et des buffles dans le but de ne subir aucune perte. Nous commencerons alors de restaurer l’intégrité écologique des parcs par la réintroduction de la faune. Nous voulons réunir un nombre suffisant de proies avant de réintroduire les lions, les guépards et les chiens sauvages. À long terme, notre but est de réintroduire les rhinocéros noirs qui ont disparu depuis 60 ans. Nous devons commencer à générer des revenus durables pour faire face aux frais de gestion et la meilleure façon de le faire, c’est par le développement du tourisme. Ces revenus seront partagés avec les communautés pour financer le développement local.
M&B : En ce qui concerne le tourisme, que comptez-vous faire ? La situation actuelle du Congo n’incite pas les touristes étrangers à venir visiter le pays.
RM : Au début, nous viserons la population intérieure, les Congolais aisés et les Expatriés. Nous construirons un nombre de camps de safari dans des endroits où les touristes pourront apprécier les paysages et chutes magnifiques que l’on trouve dans les deux parcs. Pour se rendre au parc, les visiteurs pourront utiliser leur propre véhicule, mais plus tard le projet fournira les siens. Nous disposons de trois pistes d’atterrissage, à Kayo, Lusinga et Katwe. Les touristes pourront également visiter en avion. Ultimement, nous espérons organiser des safaris aériens, à pied et à cheval, ainsi que des safaris de pêche ou d’observation des oiseaux.
M&B : Et comment sera financé ce projet ?
RM : La banque allemande de développement FKW finance déjà 5 zones protégées en RDC et Kundulungu sera la sixième. Nous recevrons un montant de 1,2 million d’Euros dont la première tranche est attendue dans quelques semaines. Entretemps, la Fondation Segré, Save the Elephants et le Wildlife Conservation Network nous ont apporté le soutien indispensable pour sauver les éléphants et nous espérons que l’Union Européenne se joindra à nos efforts.