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La manne du cuivre rouge en appui à l’émergence du cuivre vert

Au début du mois de mars 2016, les prix du maïs grain et de la farine de maïs ont connu une envolée spectaculaire sur les marchés de la province cuprifère congolaise. 
Au début du mois de mars 2016, les prix du maïs grain et de la farine de maïs ont connu une envolée spectaculaire sur les marchés de la province cuprifère congolaise. Cette inflation est survenue, quelques jours seulement, après l’annonce, par la Zambie, du durcissement des conditions d’exportation de la céréale et le renforcement des contrôles douaniers, notamment, au poste frontière de Kasumbalesa.

Cette situation prévisible, dans le contexte de sécheresse sévère touchant les pays d’Afrique australe, est un rappel cinglant des manquements des politiques économiques successives des dernières décennies en RDC. Ces dernières ont, exclusivement, centré les efforts de développement sur le secteur minier et ont misé sur les importations alimentaires à bas prix pour répondre aux besoins locaux. Le résultat de ces politiques est un déclin du secteur agroindustriel local, pourtant jadis florissant, un manque d’autonomie alimentaire et un potentiel inexploité constitué de millions d’hectares de terres fertiles et d’abondantes réserves d’eau douce.

Ces dernières années, malgré des taux de croissance insolents portés par l’industrie extractive, la pauvreté n’a pas reculé au même rythme. Une meilleure articulation entre secteur minier et secteur agricole semble nécessaire pour permettre une redistribution des richesses au plus grand nombre. Ce constat, loin d’être inédit, a porté les anciennes autorités locales à contraindre les miniers à développer des programmes agricoles.

Ces programmes ont pris plusieurs formes et des succès divers. Certains fermiers ayant bénéficié de cet accompagnement pour le développement de leurs activités agricoles jugent les résultats positifs : la production de maïs grain a augmenté, les superficies emblavées se sont étendues, les fermes se sont modernisées, des emplois ont été créés et les grandes fermes, à leur tour, ont développé des programmes d’encadrement pour les petits paysans. Et les villages environnants ces pôles agricoles ont vu un grand nombre d’activités connexes se développer (magasins d’intrants agricoles, activités de transport, de vente de carburant, minoteries, etc.). D’autres, en revanche sont plus mitigés jugeant les retombées sur les populations cibles peu probantes.  Des améliorations certaines sont à apporter quant à l’exécution de ces programmes pour en optimiser l’impact  et en minimiser les difficultés de gestion.

L’agriculture est un secteur stratégique de l’économie provinciale. Elle occupe la grande majorité de la population et constitue le secteur refuge par excellence. A ce titre, l’agriculture doit certes bénéficier du soutien de la manne minière, mais la clé de son développement ne peut reposer uniquement sur le budget de la responsabilité sociale des entreprises minières.

Des défis multiples doivent être surmontés : le manque de débouchés du fait d’une demande solvable réduite, la concurrence face aux produits agricoles d’importation moins chers car subventionnées ou importés de façon peu réglementaire, le faible niveau de productivité liée aux techniques peu avancées, au manque d’intrants de qualité ou à l’absence de crédit agricole. Seules des politiques publiques volontaristes peuvent concourir à la mise en place d’un environnement économique transformationnel. Au-delà de la redistribution des richesses, il s’agit d’atteindre une diversification des sources de richesses.

SCAK

Société Coopérative Agropastorale du Katanga

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