En RDC comme ailleurs, la crise économique liée au coronavirus va avoir un impact sans précédent sur l’économie. Entre perte de confiance des investisseurs et chute des cours des matières premières, l’après COVID-19 s’annonce fort sombre. Décryptage.
La communication de crise
Partout dans le monde, la crise sanitaire fait l’objet d’un décompte qui permet de mieux visualiser, et donc de mieux contrer la progression de la pandémie. Or, en RDC, les moyens octroyés aux offices nationaux de Santé publique dont la mission est de collecter ces données sont insuffisants. En outre, les tests de dépistage sont distribués au compte goutte et les systèmes informatiques ne permettent pas encore de centralisation rapide.Et pourtant, si ces données sont d’indispensables indicateurs scientifiques, elles sont également éminemment stratégiques. Il sera en effet beaucoup plus simple pour un pays comme le nôtre de se « réouvrir» au monde après cette période de confinement si les chiffres officiels liés à la pandémie inspirent confiance.De même, jouer la transparence sur des indicateurs économiques crédibles favorisera très certainement le retour des investisseurs. Kinshasa devra donc se défaire en partie de son optimisme chronique et communiquer à l’extérieur en s’appuyant sur des données crédibles et agrégées parles communautés scientifique et économique. Dans le cas contraire, elle prend le risque d’écorner un peu plus son capital confiance à l’international.Sachant que les retombées de la crise mondiale en RDC en dépendent en grande partie.
Le K.O des matières premières
Avec une tonne de cuivre passée d’un haut à 6301 USD le 16 janvier à un plancher à 4617 le 23 mars, les perspectives à court terme sont désastreuses,sachant qu’il en va de même pour la plupart des matières premières. Au delà des cours, l’arrêt sine die de la production automobile mondiale, très gourmande en matières premières congolaises, va inévitablement enfaire chuter la demande. Chute amplifiée par un réflexeprobable de thésaurisation de la part des ménages. Il est eneffet peu probable qu’à à Pékin, New-York ou Cape Town,le premier réflexe post confinement soit de se ruer chez lesconcessionnaires automobiles.Quoi qu’il en soit, la chute des rentrées fiscales sur l’exercice2020 provoquera un choc majeur sur les finances publiquesl’an prochain. Pour ce qui est des chiffres officiels, laBanque mondiale prévoit une récession économique pour l’Afrique subsaharienne située entre -2,1 et -5,1%, alors quela BAD, plus optimiste, la situe entre -0,7 et -2,8%. La RDC,confiante, table quant à elle sur une récession de -2,2%(après avoir annoncé une croissance de 1,1% ) .